, ne porte en lui une force de reaction
insoupconnee,--heritage peut-etre d'un passe plus lointain,--qui lui
permette de reconstituer la famille.
Telles sont les considerations generales qu'il m'a semble utile
d'indiquer, parce qu'il en pourrait sortir un grand nombre de
conclusions pratiques pour qui sait reflechir. Mais il faut a present
que j'insiste sur quelques details plus particuliers.
D'abord, l'heredite de la longevite.
Il est des familles ou l'on meurt vieux, de pere en fils. On dirait des
horloges remontees pour sonner a peu pres le meme nombre d'heures. Il
est d'autres familles ou tout le monde meurt jeune, sans cependant qu'on
puisse incriminer des "maladies" speciales. Pourquoi? Force est bien de
le dire, nous ne le savons pas.
Notons, en passant, combien sont erronees les theories qui attribuent
a l'homme moyen une longevite moyenne, calculee d'apres l'epoque de la
soudure des epiphyses, ou d'apres la duree de la croissance: suivant les
calculs de Flourens, cette moyenne devrait etre de cent ans. Mais c'est
la une simple vue de l'esprit, qui ne repose sur aucune observation
serieuse.
Certes, on peut etablir des moyennes. C'est sur des moyennes de ce
genre, et sur le calcul des probabilites, que sont bases les statuts des
compagnies d'assurance. De meme, il n'est pas deraisonnable de supputer
la longevite probable d'un individu donne, quand on est en mesure
d'apprecier son capital biologique et la facon dont il sait s'en servir.
Mais dire que l'homme est bati pour vivre cent ans, parce que, dans les
especes animales, la longevite a cinq fois la duree de la croissance,
et que, chez l'homme, la duree de la croissance est de vingt ans, c'est
etablir une theorie sur des bases absolument fragiles.
Plus importantes encore que la plus ou moins grande longevite des
parents, sont, pour nous, certaines particularites de leur etat
pathologique, qui retentissent d'une facon souvent tres profonde sur la
valeur de leurs enfants.
On sait, par exemple, les influences nefastes de l'alcoolisme
hereditaire, qui non seulement restreint la natalite, mais condamne ceux
qui naissent a une mort rapide.
La syphilis ne reduit pas la natalite; au contraire, elle semble la
favoriser, et tout le monde connait, en effet, de ces nombreuses
familles fauchees par la syphilis hereditaire. En vain les generateurs
s'obstinent a mettre au monde de nouvelles victimes: aucune ne survit, a
moins qu'un traitement medical bien co
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