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a l'esprit, tout dans le cours de la vie pathologique du sujet, mais
surtout quand nous aurons a diriger sa sante.
CHAPITRE III
CONCEPTION
L'influence de la valeur actuelle des generateurs, au moment de la
conception, est a peine soupconnee, et le fait est qu'il serait bien
difficile de la demontrer; elle doit etre, cependant, considerable, et
il y a tout lieu de croire que la valeur d'un individu a naitre varie
du tout au tout selon qu'il a ete concu dans de bonnes ou de mauvaises
conditions.
Depuis longtemps, les medecins protestent contre les voyages de noces.
On ne saurait trop faire campagne contre cette coutume, tout au moins
antihygienique. Considerez, en effet combien s'accumulent les conditions
deplorables pour la procreation, chez deux conjoints dont le systeme
nerveux a ete mis a l'epreuve par les preoccupations premonitoires du
mariage, par la fatigue des journees consacrees a sa celebration, par
les emotions inseparables de cet acte important de la vie! Et voila ces
jeunes gens qui, aussitot apres, se pressent pour un voyage lointain,
qui s'exposent a des fatigues de toute sorte, a la deplorable
alimentation de l'hotel, qui s'infligent le souci de changer de
residence tous les jours, etc.! C'est dans ces conditions que, sans
recueillement, a la legere, ils accomplissent l'acte qui doit donner _la
vie_.
Dans d'autres milieux moins favorises, l'acte conjugal s'opere a la
suite de repas copieux, dans des conditions non moins deplorables.
Pour combien ne faut-il pas compter aussi l'emotion de la jeune femme,
trop souvent surprise par les conditions nouvelles de l'existence
qu'elle a adoptee, ou qui lui a ete imposee? Comme le disait le
professeur Pinard: "En plein XXe siecle, nous procreons comme les
hommes des cavernes."
Que faire a tout cela? C'est deja quelque chose que d'appeler
l'attention sur un mal dont presque personne ne soupconne l'importance,
en dehors du monde medical. Les remedes viendront, pour ainsi dire,
d'eux-memes, a partir du jour ou l'on connaitra le danger.
Appelons aussi l'attention sur un point delicat: sur la necessite de
faire l'education de la jeune fille, pour qu'elle sache ce qu'est le
grand acte de la procreation.
Je vois d'ici les meres francaises fremir, et s'armer en guerre les
bataillons de ceux qui confondent la pudeur avec la pudibonderie. Nul
doute, cependant, qu'il y ait une reforme a operer dans nos moeurs, a
cet egard, et dans tous
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