ur gagner du temps, ou pour faire valoir l'importance
des soins obstetricaux.
CHAPITRE V
LES INFLUENCES MORBIGENES ET LES SYMPTOMES MORBIDES
L'enfant est ne; il vaut ce qu'il vaut. Personne ne le sait, sauf dans
les cas extremes ou il vient au monde avec des apparences tellement
miserables que, des son premier vagissement, son inferiorite saute aux
yeux; c'est ce qui arrive chez les heredo-syphilitiques, et rien n'est
aussi navrant que l'apparition du petit monstre aux lieu et place d'un
enfant bien vivant, attendu avec une legitime impatience. Il faut avoir
assiste a ce spectacle pour en comprendre la poignante horreur. Tout le
monde, sauf la mere, s'accorde alors a penser qu'il vaudrait mieux que
l'enfant ne fut pas ne. Mais, en dehors de ces cas, il est impossible
de savoir le capital de vie que l'enfant apporte avec lui; c'est son
secret, qu'il gardera pendant toute la duree de son existence, mais que
le medecin parviendra cependant a deviner en partie, s'il sait fouiller
l'heredite de son malade et s'inspirer des quelques principes que nous
avons esquisses a grands traits dans le chapitre precedent.
L'enfant est ne: toute sa vie, desormais, va etre une "lutte pour la
sante", une suite d'efforts, volontaires ou instinctifs, pour defendre
son capital naturel de sante contre les "influences morbigenes" qui vont
le guetter a chaque pas.
Ces influences morbigenes, que l'etre vivant va rencontrer sur sa route,
depuis le jour de sa naissance jusqu'a la fin de sa carriere, nous
allons tout de suite les esquisser a grands traits.
Au debut, nous avions assimile, pour les besoins de la theorie, l'etre
humain a un projectile lance dans l'espace avec une vitesse initiale
determinee; mais, tandis que le projectile parcourt une courbe
mathematique, qu'on appelle une parabole, la courbe evolutive de l'etre
humain est une courbe irreguliere qui flechit chaque fois qu'une
influence morbigene survient, puis remonte pour osciller de nouveau,
puis flechir definitivement a partir d'un certain moment de la vie que
nous appellerons le debut de la periode de declin, et toujours avec des
oscillations a amplitude de moins en moins considerable, jusqu'au moment
ou toutes les reserves se trouvent epuisees.
La mort peut encore interrompre brusquement la courbe evolutive; c'est
ce qui arrive quand la breche faite au capital est irreparable, soit
a cause de l'importance de l'assaut perturbateur, soit a cause de
l'insuffisan
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