mpris ne vienne mettre fin a cette
lamentable situation [1].
[Note 1: Je ne puis m'empecher de reconnaitre, dans cette
polynatalite des heredo-syphilitiques, une affirmation de ce qu'on
serait tente d'appeler la loi de protection des faibles.
N'est-il pas remarquable, en effet, que, dans la nature, les etres sans
defense luttent par leur polynatalite contre les causes de destruction
auxquelles les expose leur faiblesse? Voyez dans le monde animal. Les
animaux puissants, armes pour la defense ou pour la lutte, sont toujours
de mediocres generateurs; l'elephant, par exemple, ne donne naissance
qu'a un nombre tres restreint d'individus, la femelle porte longtemps;
meme remarque pour le lion. Au contraire, les animaux sans defense, se
multiplient avec une rapidite qui les rend parfois redoutables: tels les
lapins d'Australie. Il a suffi d'un couple importe par hasard dans cette
colonie pour que ces animaux se soient multiplies au dela de toute
mesure. A l'heure qu'il est, ils constituent encore un fleau pour
l'agriculture. C'est que le lapin est un etre faible, qui n'a de moyens
ni d'attaque, ni de defense, ne sachant que fuir et se cacher. Dans
l'espece humaine, combien ne voit-on pas de ces couples admirablement
bien assortis, de sante parfaite, et qui n'ont pas d'enfants? Nous ne
parlons pas de ceux qui n'ont qu'un ou deux, enfants; car ici intervient
un autre facteur, la restriction volontaire; mais de ces menages
exemplaires, ou la venue d'un enfant serait une joie, et qui restent
steriles, sans que rien dans l'etat des conjoints explique cette
sterilite.
Au contraire, des generateurs de mediocre valeur, au point de vue de
la sante, mettent au monde de nombreux enfants, qui bien souvent
constituent pour eux une richesse negative. Ces malheureux portent le
beau nom de proletaires _(proles, race)_.
Mais que dis-je? la loi de protection des faibles s'etend a l'infini.
Pourquoi nait-il plus de femmes que d'hommes? Pourquoi tel couple ne
donne-t-il naissance qu'a des filles, tel autre qu'a des garcons?
C'est que, dans le premier cas, la valeur biologique de la mere etait
sensiblement inferieure a celle du pere. Quand il y a une disproportion
marquee entre les deux generateurs, l'enfant qui nait a le sexe du
generateur qui vaut le moins.
Quand un homme vieux et use epouse une jeune femme pleine de vie et
de sante, l'enfant qui naitra de leur union sera presque toujours un
garcon.
Dans le monde vegetal, la meme
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