ella. Les deux colonnes qui
encadraient le haut de l'escalier etaient plus espacees que celles de la
face opposee, et la large baie qu'elles formaient laissait apercevoir
une porte richement decoree. Une seconde porte ouvrait a l'autre
extremite, sous le portique. Plus tard, a l'epoque romaine, on tira
parti de cette ordonnance pour modifier l'aspect du monument. On remplit
les entre-colonnements du fond et on obtint une salle nouvelle,
grossiere et sans ornements, mais suffisante aux besoins du culte. Les
temples d'Elephantine rappellent assez exactement le temple periptere
des Grecs, et cette ressemblance avec une des formes de l'architecture
classique a laquelle nous sommes le plus habitues, explique peut-etre
l'admiration sans bornes que les savants francais ressentirent a les
voir. Ceux de Mesheikh, d'El-Kab, de Sharonnah, presentaient une
disposition plus compliquee. Il y a trois pieces a El-Kab (Fig.73), une
salle a quatre colonnes (A), une chambre (B), soutenue par quatre
piliers hathoriques, et dans la muraille du fond, en face de
la porte, une niche (C) a laquelle on montait par quatre marches. Le
modele le plus complet qui nous soit parvenu de ces oratoires de petite
ville appartient a l'epoque ptolemaique: c'est le temple d'Hathor, a
Deir-el-Medinet (Fig.74). Il est deux fois plus long qu'il n'est large.
Les faces en sont inclinees et nues a l'exterieur, la porte exceptee,
dont le cadre en saillie est charge de tableaux finement sculptes.
L'interieur est divise en trois parties: un portique (B) de deux
colonnes campaniformes, un pronaos (C), auquel on arrive par un escalier
de quatre marches, et qui est separe du portique par un mur a hauteur
d'homme, trace entre deux colonnes campaniformes et deux piliers d'antes
a chapiteaux hathoriques; enfin, le sanctuaire (D), flanque de deux
cellules (E, E) eclairees par des lucarnes carrees, pratiquees dans le
toit. On monte a la terrasse par un escalier (F) fort ingenieusement
relegue dans l'angle sud du portique, et muni d'une jolie fenetre a
claire-voie. Ce n'est qu'un temple en miniature, mais les membres en
sont si bien proportionnes dans leur petitesse qu'on ne saurait rien
concevoir de plus fin et de plus gracieux.
[Illustration: Fig. 72]
[Illustration: Fig. 73--Temple d'Amenhotpou III, a El-Kab.]
[Illustration: Fig. 74]
On n'est point tente d'en dire autant du temple que les Pharaons de la
XXe dynastie construisirent au sud de Karnak, en l'honneur du dieu
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