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main vers le repas qu'on lui apportait. Une table d'offrandes plate encastree dans le sol, entre les deux montants, recevait les mets et les boissons. Les vivants partis, le double sortait de chez lui et mangeait. En principe, la ceremonie devait se renouveler d'annee en annee, jusqu'a la consommation des siecles; mais il n'avait pas fallu longtemps aux Egyptiens pour s'apercevoir qu'il n'en pouvait etre ainsi. Au bout de deux ou trois generations, les morts d'autrefois etaient delaisses au profit des morts plus recents. Lors meme qu'on etablissait des fondations pieuses, dont le revenu payait le repas funebre et les pretres charges de le preparer, on ne faisait que reculer l'heure de l'oubli. Le moment arrivait tot ou tard, ou le double en etait reduit a chercher pature parmi les rebuts des villes, parmi les excrements, parmi les choses ignobles et corrompues qui gisaient abandonnees sur le sol. Pour obtenir que l'offrande consacree le jour des funerailles conservat ses effets a travers les ages, on imagina de la dessiner et de l'ecrire sur les murs de la chapelle (Fig.123). La reproduction en peinture ou en sculpture des personnes et des choses assurait a celui au benefice de qui on l'executait la realite des personnes et des choses reproduites: le double se voyait sur la muraille mangeant et buvant, et il mangeait et buvait. L'idee une fois admise, les theologiens et les artistes en tirerent rigoureusement les consequences. On ne se borna pas a donner des provisions simulees, on y joignit l'image des domaines qui les produisaient, des troupeaux, des ouvriers, des esclaves. S'agissait-il de fournir la viande pour l'eternite? On pouvait se contenter de dessiner les membres d'un boeuf ou d'une gazelle deja pares pour la cuisine, l'epaule, la cuisse, les cotes, la poitrine, le coeur et le foie, la tete; mais on pouvait aussi reprendre de tres haut l'histoire de l'animal, sa naissance, sa vie au paturage, puis la boucherie, le depecage, la presentation des morceaux. De meme, a propos des gateaux et des pains, rien n'empechait qu'on retracat le labourage, les semailles, la moisson, le battage des grains, la rentree au grenier, le petrissage de la pate. Les vetements, les parures, le mobilier servaient de pretexte a introduire les fileuses, les tisserands, les orfevres, les menuisiers. Le maitre domine betes et gens de sa taille surhumaine. Quelques tableaux discrets le montrent courant a toutes voiles vers l'autre monde, sur
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