Khonsou (Fig.75); mais si le style n'en est pas irreprochable, le plan
en est si clair qu'on est porte a le prendre pour type du temple
egyptien, de preference a d'autres monuments plus elegants ou plus
majestueux. Il se resout, a l'analyse, en deux parties separees par un
mur epais (A, A). Au centre de la plus petite, le Saint des Saints (B),
ouvert aux deux extremites et entierement isole du reste de l'edifice
par un couloir (C) large de 3 metres; a droite et a gauche, des cabinets
obscurs (D, D); par derriere, une halle a quatre colonnes (E), ou
debouchent sept autres pieces (F, F). C'etait la maison du dieu. Elle ne
communiquait avec le dehors que par deux portes (G, G), percees dans le
mur meridional (A, A), et qui donnaient sur une salle hypostyle (H) plus
large que longue, divisee en trois nefs. La nef centrale repose sur
quatre colonnes campaniformes de 7 metres de haut; les laterales ne
renferment chacune que deux colonnes lotiformes de 5m,50; le plafond de
la travee mediale est donc plus eleve de 1m,50 que celui des bas cotes.
On en profita pour regler l'eclairage: l'intervalle entre la terrasse
inferieure et la superieure fut garni de claires-voies en pierre qui
laissaient filtrer la lumiere. La cour (I) etait carree, bordee d'un
portique a deux rangs de colonnes. On y avait acces par quatre poternes
laterales (J, J) et par un portail monumental, pris entre deux tours
quadrangulaires a pans inclines. Ce pylone (K) mesure 32 metres de long,
10 de large, 18 de haut. Il ne contient aucune chambre, mais un escalier
etroit, qui monte droit au couronnement de la porte, et de la, au sommet
des tours. Quatre longues cavites prismatiques rayent la facade jusqu'au
tiers de la hauteur, correspondant a autant de trous carres qui
traversent l'epaisseur de la construction. On y plantait de grands mats
en bois, formes de poutres entrees l'une sur l'autre, consolidees
d'espace en espace par des especes d'agrafes et saisies par des
charpentes engagees dans les trous carres: de longues banderoles de
diverses couleurs flottaient au sommet (Fig.76). Tel etait le temple de
Khonsou; telles sont, dans leurs lignes principales, la plupart des
grands monuments d'epoque thebaine ou ptolemaique, Louxor, le Ramesseum,
Medinet-Habou, Philae, Edfou, Denderah. Meme ruines a demi, l'aspect en
a quelque chose d'etouffe et d'inquietant. Comme les dieux egyptiens
aimaient a s'envelopper de mystere, le plan est concu de maniere a
menager insensi
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