r a ce qu'avaient fait ses
predecesseurs, un coude secondaire de la riviere l'obligea a se rejeter
vers l'est. Son pylone n'est point parallele a celui d'Amenhotpou III,
et ses portiques forment un angle marque avec l'axe general des
constructions anterieures. A Philae (Fig.84), la deviation est plus
forte encore. Non seulement le pylone le plus grand n'est pas dans
l'alignement du plus petit, mais les deux colonnades ne sont point
paralleles entre elles et ne se raccordent pas naturellement au pylone.
Ce n'est point la, comme on l'a dit souvent, negligence ou parti pris.
Le plan premier etait aussi juste que peut l'exiger le dessinateur le
plus entiche de symetrie; mais il fallait le plier aux exigences du
site, et les architectes n'eurent plus souci des lors que de tirer le
meilleur parti des irregularites auxquelles la configuration du sol les
condamnait. Cette contrainte les a souvent inspires: Philae nous montre
jusqu'a quel point ils savaient faire de ce desordre oblige un element
de grace et de pittoresque.
[Illustration: Fig. 81--Le temple de Karnak jusqu'au regne
d'Amenhotpou III.]
[Illustration: Fig. 82]
[Illustration: Fig. 83]
[Illustration: Fig. 84--Plan de l'ile de Philae.]
L'idee du temple-caverne dut venir de bonne heure aux Egyptiens; ils
taillaient la maison des morts dans la montagne, pourquoi n'y
auraient-ils pas taille la maison des dieux? Pourtant, les speos les
plus anciens que nous possedions ne remontent qu'aux premiers regnes de
la XVIIIe dynastie. On les rencontre de preference dans les endroits ou
la bande de terre cultivable etait le moins large, pres de Beni-Hassan,
au Gebel Silsileh, en Nubie. Toutes les variantes du temple isole se
retrouvent dans le souterrain, plus ou moins modifiees par la nature du
milieu. Le Speos Artemidos s'annonce par un portique a piliers, mais ne
renferme qu'un naos carre avec une niche de fond pour la statue de la
deesse Pakhit. Kalaat-Addah presente au fleuve (Fig.85) une facade (A)
plane, etroite, ou l'on accede par un escalier assez raide; vient
ensuite une salle hypostyle flanquee de deux reduits (C), puis un
sanctuaire a deux etages superposes (D).
[Illustration: Fig. 85]
La chapelle d'Harmhabi (Fig.86), au Gebel Silsileh, se compose d'une
galerie parallele au Nil, etayee de quatre piliers massifs reserves dans
la roche vive, et sur laquelle la chambre debouche a angle droit.
[Illustration: Fig. 86]
A Ibsamboul, les deux temples sont entierem
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