sede aujourd'hui,
celui de la reine Hatshopsitou a Karnak, monte jusqu'a 33m,20. Faire
voyager des masses pareilles et les calibrer exactement etait deja chose
difficile, et l'on a peine a comprendre comment les Egyptiens
reussissaient a les dresser rien qu'avec des cordes et des caissons de
sable. La reine Hatshopsitou se vante d'avoir taille, transporte, erige
les siens en sept mois, et nous n'avons aucune raison de douter de sa
parole. Les obelisques etaient presque tous etablis sur plan carre, avec
les faces legerement convexes et une pente insensible de haut en bas. La
base etait d'un seul bloc carre, orne de legendes ou de cynocephales en
ronde bosse, adorant le soleil. La pointe etait coupee en pyramidion et
revetue, par exception, de bronze ou de cuivre dore. Des scenes
d'offrandes a Ra-Harmakhis, Hor, Atoum, Amon, sont gravees sur les pans
du pyramidion et s'etagent a la partie superieure du prisme; le plus
souvent, les quatre faces verticales n'ont d'autre ornement que des
inscriptions en lignes paralleles consacrees exclusivement a l'eloge du
roi. Voila l'obelisque ordinaire: on en rencontre ca et la d'un type
different. Celui de Begig, au Fayoum (Fig.106), est sur plan
rectangulaire et s'arrondit en pointe mousse. Une entaille, pratiquee au
sommet, prouve qu'il se terminait par quelque embleme en metal, un
epervier peut-etre, comme l'obelisque represente sur une stele votive du
Musee de Boulaq. Cette forme, qui derive ainsi que la premiere de la
pierre levee, dura jusqu'aux derniers jours de l'art egyptien: on la
signale encore a Axoum, en pleine Ethiopie, vers le IVe siecle de notre
ere, a une epoque ou l'on se contentait en Egypte de transporter les
anciens obelisques, sans plus songer a en elever de nouveaux. Telle
etait la decoration accessoire du pylone. Les cours interieures et les
salles hypostyles renfermaient encore des colosses. Les uns, adosses a
la face externe des piliers ou des murs, etaient a demi engages dans la
maconnerie et batis par assise; ils presentaient le roi, debout, muni
des insignes d'Osiris. Les autres, places a Louxor sous le peristyle, a
Karnak des deux cotes de la travee centrale, entre chaque colonne,
etaient aussi a l'image du Pharaon, mais du Pharaon triomphant et revetu
de son costume d'apparat. Le droit de consacrer une statue dans le
temple etait avant tout un droit regalien; cependant le roi permettait
quelquefois a des particuliers d'y dedier leurs statues a cote des
sie
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