iche reservee dans l'epaisseur du
mur ou dans un bloc de pierre isole, recevaient a certains jours la
figure ou le symbole inanime du dieu, un animal vivant ou l'image de
l'animal qui lui etait consacre. Un temple pouvait ne renfermer que
cette seule piece et n'en etre pas moins un temple, au meme titre que
les edifices les plus compliques; cependant il etait rare, au moins dans
les grandes villes, qu'on se contentat d'attribuer aux dieux ce strict
necessaire. Des chambres destinees au materiel de l'offrande ou du
sacrifice, aux fleurs, aux parfums, aux etoffes, aux vases precieux, se
groupaient autour de la _maison divine_; puis on batissait, en avant du
massif compact qu'elles formaient, une ou plusieurs salles a colonnes ou
les pretres et les devots s'assemblaient, une cour entouree de
portiques, ou la foule penetrait en tout temps, une porte flanquee de
deux tours et precedee de statues ou d'obelisques, une enceinte de
briques, une avenue bordee de sphinx, ou les processions manoeuvraient a
l'aise les jours de fete. Rien n'empechait un Pharaon d'elever une salle
plus somptueuse en avant de celles que ses predecesseurs avaient
edifiees, et ce qu'il faisait la, d'autres pouvaient le faire apres lui.
Des zones successives de chambres et de cours, de pylones et de
portiques, s'ajoutaient de regne en regne au noyau primitif. La vanite
ou la piete aidant, le temple se developpait en tous sens, jusqu'a ce
que l'espace ou la richesse manquat pour l'agrandir encore.
Les temples les plus simples etaient parfois les plus elegants. C'etait
le cas pour ceux qu'Amenhotpou III consacra dans l'ile d'Elephantine,
que les membres de l'expedition francaise dessinerent a la fin du siecle
dernier, et que le gouverneur turc d'Assouan detruisit en 1822. Le mieux
conserve, celui du sud (Fig.72), n'avait qu'une seule chambre en gres,
haute de 4m,25, large de 9m,50, longue de 12 metres. Les murs, droits et
couronnes de la corniche ordinaire, reposaient sur un soubassement creux
en maconnerie, eleve de 2m,25 au-dessus du sol, et entoure d'un parapet
a hauteur d'appui. Un portique regnait tout autour. Il etait compose,
sur chacun des cotes, de sept piliers carres, sans chapiteau ni base,
sur chacune des facades, de deux colonnes a chapiteau lotiforme. Piliers
et colonnes s'appuyaient directement sur le parapet, sauf a l'est, ou un
perron de dix ou douze marches, resserre entre deux murs de meme hauteur
que le soubassement, donnait acces a la c
|