NSURRECTIONNELLES EN BRETAGNE ET EN NORMANDIE.--EVENEMENS MILITAIRES SUR
LE RHIN ET AU NORD.--ENVAHISSEMENT DES FRONTIERES DE L'EST PAR LES
COALISES; RETRAITE DE CUSTINE.--SIEGE DE MAYENCE PAR LES PRUSSIENS.
--ECHECS DE L'ARMEE DES ALPES. SITUATION DE L'ARMEE DES PYRENEES.--LES
VENDEENS S'EMPARENT DE FONTENAY ET DE SAUMUR.--DANGERS IMMINENS DE LA
REPUBLIQUE A L'INTERIEUR ET A L'EXTERIEUR.--TRAVAUX ADMINISTRATIFS DE LA
CONVENTION; CONSTITUTION DE 1793.--ECHECS DES INSURGES FEDERALISTES A
EVREUX.--DEFAITE DES VENDEENS DEVANT NANTES.--VICTOIRE CONTRE LES
ESPAGNOLS DANS LE ROUSSILLON.--MARAT EST ASSASSINE PAR CHARLOTTE CORDAY;
HONNEURS FUNEBRES RENDUS A SA MEMOIRE; JUGEMENT ET EXECUTION DE CHARLOTTE
CORDAY.
Le decret rendu le 2 juin contre les vingt-deux deputes du cote droit, et
contre les membres de la commission des _douze_, portait qu'ils seraient
detenus chez eux, et gardes a vue par des gendarmes. Quelques-uns se
soumirent volontairement a ce decret, et se constituerent en etat
d'arrestation, pour faire preuve d'obeissance a la loi, et pour provoquer
un jugement qui demontrat leur innocence. Gensonne, Valaze, pouvaient tres
facilement se soustraire a la surveillance de leurs gardiens, mais ils se
refuserent constamment a chercher leur salut dans la fuite. Ils resterent
prisonniers avec leurs collegues Guadet, Petion, Vergniaud, Biroteau,
Gardien, Boileau, Bertrand, Mollevaut et Gommaire. Quelques autres, ne
croyant devoir aucune obeissance a une loi arrachee par la force, et
n'esperant aucune justice, s'eloignerent de Paris, ou s'y cacherent en
attendant de pouvoir en sortir. Leur projet etait de se rendre dans les
departemens, pour exciter un soulevement contre la capitale. Ceux qui
prirent cette resolution etaient Brissot, Gorsas, Salles, Louvet, Chambon,
Buzot, Lydon, Rabaut Saint-Etienne, Lasource, Grangeneuve, Lesage, Vigee,
Lariviere et Bergoing. Les deux ministres Lebrun et Claviere, destitues
immediatement apres le 2 juin, furent frappes d'un mandat d'arret par la
commune. Lebrun parvint a s'y soustraire. La meme mesure fut prise contre
Roland, qui, demissionnaire depuis le 21 janvier, demandait en vain a
rendre ses comptes. Il echappa aux recherches de la commune, et alla se
cacher a Rouen. Madame Roland, poursuivie aussi, ne songea qu'a favoriser
l'evasion de son mari; remettant ensuite sa fille aux mains d'un ami sur,
elle se livra avec une noble indifference au comite de sa section, et fut
jetee dans les
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