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du chef royaliste:
-- General, dit-il, j'ai a vous demander une faveur que vous ne me
refuserez pas, je l'espere.
-- Laquelle?
-- C'est la permission d'aller me faire tuer avec mes compagnons.
Cadoudal se leva.
-- Je m'attendais a cette demande, dit-il.
-- Alors, vous me l'accordez, dit Roland, dont les yeux
etincelaient de joie.
-- Oui; mais j'ai auparavant un service a reclamer de vous, dit le
chef royaliste avec une supreme dignite.
-- Dites, monsieur.
-- C'est d'etre mon parlementaire pres du general Hatry.
-- Dans quel but?
-- J'ai plusieurs propositions a lui faire avant de commencer le
combat.
-- Je presume que, parmi ces propositions dont vous voulez me
faire l'honneur de me charger, vous ne comptez pas celle de mettre
bas les armes?
-- Vous comprenez, au contraire, colonel, que celle-la vient en
tete des autres.
-- Le general Hatry refusera.
-- C'est probable.
-- Et alors?
-- Alors, je lui laisserai le choix entre deux autres propositions
qu'il pourra accepter, je crois, sans forfaire a l'honneur.
-- Lesquelles?
-- Je vous les dirai en temps et lieu; commencez par la premiere.
-- Formulez-la.
-- Voici. Le general Hatry et ses cent hommes sont entoures par
des forces triples: je leur offre la vie sauve; mais ils
deposeront leurs armes, et feront serment de ne pas servir a
nouveau, de cinq ans, dans la Vendee.
Roland secoua la tete.
-- Cela vaudrait mieux cependant que de faire ecraser ses hommes?
-- Soit; mais il aimera mieux les faire ecraser et se faire
ecraser avec eux.
-- Ne croyez-vous point, en tout cas, dit en riant Cadoudal, qu'il
serait bon, avant tout, de le lui demander?
-- C'est juste, dit Roland.
-- Eh bien, colonel, ayez la bonte de monter a cheval, de vous
faire reconnaitre par le general et de lui transmettre ma
proposition.
-- Soit, dit Roland.
-- Le cheval du colonel, dit Cadoudal en faisant signe au Chouan
qui le gardait.
Un amena le cheval a Roland.
Le jeune homme sauta dessus, et on le vit traverser rapidement
l'espace qui le separait du convoi arrete.
Un groupe s'etait forme sur les flancs de ce convoi: il etait
evident qu'il se composait du general Hatry et de ses officiers.
Roland se dirigea vers ce groupe, eloigne des Chouans de trois
portees de fusil a peine.
L'etonnement fut grand, de la part du general Hatry, quand il vit
venir a lui un officier portant l'uniforme de colonel republicain.
Il sor
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