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comme ils purent, les uns dans les eglises metamorphosees pour l'instant en casernes de passage, les autres dans les maisons; beaucoup resterent dans les rues. Sous le beau ciel de la Sicile, ce n'etaient pas les plus mal partages. Le matin du 12, vers trois heures, les premiers eveilles parmi les habitants purent les voir capeler leurs petites sacoches, essuyer leurs fusils, ternis par l'humidite qui, meme dans les plus beaux jours, regne sur le littoral de la mer, puis s'acheminer vers la porte de Calatafimi ou les compagnies se reformerent, attendant l'ordre du depart. A quatre heures, le mouvement commencait, et les erudits de la bande pouvaient s'ecrier comme Cesar: _Alea jacta est!_ Les colonels Bixio, Orsini, Tuerr, Carini, etc., marchaient en tete de leurs regiments ou plutot de leurs petits bataillons. L'artillerie se composait de deux ou trois pieces assez mal outillees, encore plus mal attelees; les munitions etaient rares, presque nulles. Quant a la cavalerie, une douzaine de chevaux, dont les cavaliers portaient le nom de guides, en representaient l'effectif. La voila donc en route, cette intrepide colonne, et pendant qu'elle s'avance ainsi pele-mele, flanquee de quelques eclaireurs qui ne se preoccupent guere d'une rencontre avec l'armee napolitaine, regardons-la defiler, et observons-en l'ensemble et les types particuliers. Pour l'ensemble, c'est une poignee d'hommes determines, des fusils de tous modeles, de l'entrain et de la gaiete, le bagage du Juif errant moins les cinq sous, des costumes dont la variete ferait envie au parterre le plus emaille, et dont l'originalite exciterait la verve de Callot ou d'Hogarth. Quant aux types, ils ne sont pas moins curieux: Ici, c'est un Hongrois, a la taille elevee, aux larges epaules et a la demarche de Madgyar. Il porte en se jouant son escopette aussi facilement qu'une femme fait manoeuvrer son ombrelle. Derriere lui s'avance un blond Anglais; mais sa figure, pour etre rasee comme celle d'un bon bourgeois, n'en respire pas moins ce courage froid et calme que rien ne pourra troubler. Celui-la porte un peu son fusil comme un promeneur fait de sa canne; la baionnette, attachee par un bout de ficelle, bat la breloque avec un petit sac de voyage. En vrai fils d'Albion, il n'a pas oublie une gourde a la panse rebondie. On peut parier que ce n'est pas de l'eau qu'elle contient. Puis voici un compatriote. Ils sont rares encore. Celui-la chante avec insouciance le
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