'avait quittee l'armee garibaldienne, passe du cote de
Montreal, tracee dans le flanc des montagnes, a peu pres au tiers de
leur hauteur. Toute cette route, jusqu'en face le mont Calvaire, etait
gardee par de grand'gardes napolitaines. Du bivouac, on les voyait
distinctement, et la ville paraissait remplie de troupes. Parco est
immediatement au-dessous du mont Calvaire, a deux kilometres au plus de
distance, et la route qui conduit de Palerme a Parco, Piano, etc., se
deroule sur le versant de la chaine de montagnes dont fait partie le
mont Calvaire, qu'elle commence a gravir apres avoir tourne Parco,
passant a mi-hauteur de la montagne. L'armee avait grand besoin de
repos, et quoique l'on manquat de bien des choses, on resta au bivouac
jusqu'au 23. Vers le soir de ce dernier jour, les avant-postes
s'engagerent avec les grand'gardes napolitaines qui, descendues dans la
vallee, avaient commence a gravir le mont Calvaire. Apres une fusillade
insignifiante elles se retirerent, et reprirent leurs premieres
positions.
Le matin du 24, de bonne heure, a l'instant ou l'armee nationale se
mettait en mouvement, on apercut sur la route de Palerme de profondes
colonnes s'avancant sur Parco. En meme temps on apprenait que les
troupes qui etaient a Montreal executaient un mouvement tournant par le
sommet de la montagne.
On ne tarda pas en effet a apercevoir leurs tetes de colonnes descendant
des plateaux eleves qui sont un peu plus loin que Parco, et qui se
relient avec le mont Calvaire. L'ennemi menacait l'aile gauche de
Garibaldi: evidemment, son but etait de la couper.
Derriere les cretes d'ou descendait l'armee de Montreal se trouve une
suite d'autres sommets qui se relient aussi aux premiers. Le general
Garibaldi embrassa d'un seul coup d'oeil toute la situation. Ordre fut
donne a l'aile gauche de tenir bon jusqu'a la derniere extremite. Une
section de deux pieces placees sur le mont Calvaire, une autre en
batterie sur la route, prenaient a revers tout a la fois les colonnes
venant de Palerme et celles de Montreal.
L'affaire s'engagea vivement. Pendant ce temps, le general Garibaldi
derobait, grace aux sinuosites de la montagne, la marche de son centre
et de son aile droite, et, tournant la route vers Piano, il les lancait
sur le versant des cretes les plus elevees. Cette manoeuvre fut
accomplie au pas gymnastique et avec une rapidite inouie. Une heure ne
s'etait pas ecoulee depuis le commencement de l'action, que la brig
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