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oujours flotter une lumiere d'aurore; ce sont les clartes stellaires du soir qui baignent d'un frisson votre poitrine ou la transparence des chairs fait courir le reseau bleu des veines, le reseau d'azur pale qui se perd dans le marbre. Tandis que la beaute des blondes est comme un eternel appel au plaisir, votre attirance, a vous, est surtout faite du besoin de souffrir qui, pour beaucoup, se confond avec le besoin d'aimer. Aussi n'ai-je guere pour vous moins de haine que d'amour, o vous qui m'avez traine dans les gehennes, femmes au front lilial encadre de flottantes tenebres! * * * * * Je veux vous dire cependant quelque chanson bien douce: Comme le vol d'une hirondelle, Sur un ciel d'aube aux blancs rideaux, Double, en passant, une ombre d'aile, Se dessinent tes noirs bandeaux. Leur ombre jumelle se joue Sur le ciel de ton front qui luit, Et jusqu'aux roses de ta joue, De sa corolle etend la nuit. Avant que l'hiver n'effarouche L'oiseau fidele, si tu veux, Je poserai longtemps ma bouche Au sombre azur de tes cheveux. * * * * * Mais, au fait, si celles qui m'ont elu pour plaider contre vous, o Maizeroy, o Catulle, etaient ce que nos aieux appelaient des: "brunes piquantes"! Oui, vous savez, ce qu'on nomme encore, dans la campagne, de simples "brunettes!" Ah! que j'aurais ete daube dans ma defense et comme je me trouverais vraiment quinaud, tout comme l'Anglais dont se moqua Panurge. J'avoue n'avoir jamais rien compris a la beaute du Diable. Je m'en tiens encore a celle du Bon Dieu. Aussi bien ce culte est-il le seul dont je l'honore. Au cas ou ma religion aurait ete indignement surprise, je veux conclure par une bien nette profession de foi: La Nuit dans les cheveux, la Nuit dans les prunelles; Le jour,--blanc sur le front,--sur la bouche vermeil: C'est cette ombre jumelle et ce double soleil, Que celles que je sers doivent porter en elles. Et je leur veux aussi les graces solennelles Des deesses d'antan sortant de leur sommeil. Car mon esprit paien au ciel meme pareil, Ne resplendit qu'au choc des beautes eternelles. Il faut a mes baisers des soins fermes et blancs; Mes bras ne s'ouvrant bien qu'a la rondeur des flancs Dont le marbre vivant s'elargit en amphore. Telle est la Femme au corps par mon desir mordu En qui s'incarne l'heur de mon reve eperdu Et dont l'amour cruel
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