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e le sourire d'argent du ciel. La mythologie grecque, qui savait si bien meler aux fables grandioses les plus exquises imaginations, n'avait pas dedaigne de chercher une legende aux fleurs. Rappelez-vous celle d'Hyacinthe; Ainsi au Japon, dont je vous ai dit, un jour, le joli poeme des lilas. L'Orient est plein de ces traditions charmantes. Je les regrette vivement, ma chere, et constate l'inferiorite de notre imagination a ce sujet. Ce n'est pas assez pour moi de comparer sans cesse les lys a vos doigts et les roses a votre bouche. Tous les madrigaux d'autrefois n'etaient pleins que de ces choses-la. Et puis ce n'est ni vrai ni vraiment flatteur. Les lys n'ont pas les jolis reflets d'azur qui courent sous le satin blanc de votre main, et vos levres ont des parfums vivants que n'ont jamais eus les roses. Il faudrait en finir avec ces continuelles comparaisons qui, si belles que soient les fleurs, sont encore a l'humiliation de la femme. Je voudrais faire mieux et plus digne de vous que cela dans une mythologie nouvelle. Tout est symbolique autour de nous. Mais, entre toutes choses, les fleurs dont les plus humbles, suffisamment contemplees, evoquent mille images diverses, comme vous le savez bien, vous qui passez des heures entieres en contemplation devant un myosotis. Voila ce que j'ai reve, moi, il y a quelques jours devant une branche de mimosa. * * * * * La Mediterranee et son bleu manteau couches sous le ciel, par un soir d'ete plein de l'odeur des lauriers-roses, et, dans une ile aujourd'hui disparue,--car je parle d'un temps lointain et inutile a preciser, puisqu'on a aime toujours,--deux amants goutant l'extase de cette heure mysterieuse ou s'ouvre le jardin des etoiles. L'ile est proche de la terre, et la solitude en semble faite pour le mutuel enchantement de leurs ames. Vous souvient-il que nous avons souvent reve d'une thebaide pareille, ou rien ne nous atteindrait des clameurs lointaines et des banales gaietes? Ils marchent sur le rivage, les mains unies. Je les vois si bien que je pourrais vous dire maintenant vers quel siecle lointain ils ont vecu. Ils portent la blanche tunique grecque. Elle a, comme vous, de longs cheveux noirs qui sont comme une nuit repandue sur la double colline de neige de ses epaules; comme vous, elle a le profil fier de la race elue, et, comme vous, je ne sais quel eclat fatal de pierrerie dans les yeux. Et c'est lentement qu'ils s'avancent le
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