... Non seulement, il etait cerne,
mais il allait etre reconnu!...
Il etait evident qu'on traquait quelqu'un.
Une foule s'amassait peu a peu pour voir saisir et peut-etre pendre ou
bruler les individus recherches.
Pardaillan marchait, pousse par ce flot humain qui montait et debordait.
Et ce fut a ce moment qu'il entendit prononcer son nom. Son nom prononce
d'abord par l'un des officiers qui dirigeaient l'operation le fut
ensuite par un autre, puis par un autre encore!...
Pardaillan sentit un frisson le parcourir. C'etait lui qu'on
recherchait! C'etait pour lui que la Cite etait envahie, c'etait contre
lui que retentissaient les cris de mort!...
Il jeta un regard a droite, a gauche, devant et derriere. Devant,
c'etait une troupe qui s'avancait lentement, s'arretant de logis en
logis. Derriere, c'etait une troupe pareille devant laquelle il fuyait.
A gauche, c'etait les maisons de la rue de la Calandre, avec des gens
penches aux fenetres. A droite, enfin, c'etait un terrain vague, pele,
galeux, a l'herbe rare, au fond duquel se dressait l'arriere-batisse
du Marche-Neuf. Et, vers le milieu de ce terrain vague, s'elevait une
maison solitaire aux fenetres hermetiquement closes.
Mais, de son coup d'oeil sur et prompt, Pardaillan remarqua aussitot
que, si les fenetres de ce logis etaient fermees, il n'en etait pas de
meme de la porte, qui etait entrebaillee... Il s'y dirigea de son pas le
plus tranquille. La situation etait affreuse... Et, de l'effort qu'il
faisait pour paraitre paisible et ne pas se precipiter, Pardaillan
sentait la sueur couler de son front a grosses gouttes... Mais il
s'etait trouve deja a plus d'une aventure de ce genre et savait
conserver une allure et un visage de sang-froid, alors meme que son
coeur battait la chamade.
Au moment ou il atteignait la porte entrebaillee de cette singuliere
maison, les gens d'en face le virent de leurs fenetres et lui crierent;
--Prenez garde! N'entrez pas!...
Mais Pardaillan n'entendit pas: il poussa la porte, penetra dans une
sorte de vestibule, et, ayant tranquillement pousse la porte derriere
lui, cria;
--Y a-t-il quelqu'un dans ce logis?...
Aucune reponse ne lui parvint. Alors, il se decida a ouvrir; il se
trouva dans une piece assez vaste, garnie de quelques meubles d'aspect
severe; pour tout ornement aux murs, il n'y avait qu'un crucifix.
"C'est le logis de quelque chanoine de Notre-Dame, songea Pardaillan. Si
ce brave pretre rentre, je su
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