gloire!... Duc, je vous donne trois jours pour vous
decider...
Le Balafre repondit:
--La reflexion est toute faite, madame!...
Fausta ne put s'empecher de tressaillir. Car, ce mot, elle l'esperait
ardemment. Le duc de Guise s'etait incline. Il saisit une main de
Fausta, la porta a ses levres.
--Duchesse de Guise, dit-il, reine de France, recevez l'hommage de votre
epoux, de votre roi, qui ne veut etre que le premier de vos sujets...
--Duc, repondit simplement Fausta, j'accepte l'engagement que vous
prenez par ces paroles.
Etourdi, fascine... reellement dompte par cette simplicite autant qu'il
l'avait ete par les menaces et par les promesses. Guise s'inclina de
nouveau tres bas. Fausta s'etait levee; elle saisit un flambeau et se
mit a marcher devant le Balafre.
--Que faites-vous, madame? s'ecria Guise.
--C'est un privilege royal que d'etre eclaire par le maitre de la
maison, repondit Fausta. Vous etes le roi: je vous montre le chemin,
sire!
Mais, en accompagnant le duc de Guise, Fausta avait une autre idee que
celle de lui rendre un royal hommage. En arrivant dans le vestibule,
elle posa son flambeau sur un meuble, fit signe a un laquais d'ouvrir
la porte, et se tourna alors vers Guise comme pour prendre conge. Guise
tressaillit... il comprit qu'il allait apprendre quelque nouvelle...
--Adieu, monsieur le duc, dit Fausta. Mais, avant votre depart, je
serais heureuse de savoir ce qu'est devenu l'homme qui a ete poursuivi
aujourd'hui...
--Pardaillan!... Il est mort, dit Guise.
--Cet homme a merite son chatiment, dit-elle.
Guise franchissait la porte, et, deja, faisait signe a ses gens de lui
approcher son cheval. Alors, Fausta, avec la meme simplicite, ajouta:
--Il a d'autant plus merite la mort qu'aujourd'hui meme, sous mes yeux,
il a tue d'un coup de dague au coeur une pauvre jeune fille innocente...
une chanteuse... une bohemienne nommee Violetta...
Et la porte, a cet instant, se referma!... La porte de fer separait
maintenant ces deux etres: Fausta et Guise. Mais, s'ils avaient pu se
voir, peut-etre eussent-ils eu pitie l'un de l'autre.
"Pardaillan est mort!"
"Morte!... Violetta morte!..."
Ces deux pensees de douleur palpiterent ensemble. Et, tandis que Fausta,
accablee par cette mort qu'elle avait pourtant voulue, regagnait en
chancelant sa chambre a coucher, le duc demeurait devant la maison,
comme frappe d'un coup de foudre.
XXI
LA LETTRE
Le duc avait passe la n
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