iez esperer...
c'est mal... vous reprenez la campagne!...
--Eh bien, oui, mon enfant, c'est vrai; mais ecoutez-moi. Je suis oblige
pour mon honneur et aussi pour autre chose... pour une vieille dette a
regler... je suis oblige de reprendre campagne. Mais j'espere que cette
campagne sera courte... Et puis, si j'en reviens, si le besoin de
repos se fait sentir, si je suis debout encore apres ce que je vais
entreprendre, je vous promets de ne pas chercher gite ailleurs qu'a la
Deviniere. Vous savez bien, Huguette, ajouta-t-il plus doucement, que
vous etes tout ce que j'aime au monde, maintenant. Vous etes mon passe,
ma jeunesse... Ici, mon pere a vecu... ici, j'ai... mais voici que je
me laisse entrainer, et il faut que demain matin a six heures je sois
debout...
--Monsieur le chevalier, fit tristement Huguette.
--Bonsoir, ma chere hotesse... dit gaiement le chevalier.
Quelques instants plus tard, il etait couche.
A six heures, la servante reveilla Pardaillan qui commenca par aller
seller et brider son cheval, puis dejeuna d'une tranche de pate et d'une
demi-bouteille de vin, puis fit ses adieux a Huguette en lui repetant
qu'il viendrait vieillir au coin du feu de la Deviniere. Puis il se mit
en selle.
"Le reverrai-je jamais?" murmura Huguette.
Un peu apres sept heures, Pardaillan s'arretait pres de la basilique de
Saint-Denis, attachait son cheval a un anneau, et pour ne pas se
faire remarquer entrait dans un bouchon d'ou il se mit a surveiller
attentivement la route.
--A sept heures et demie il vit arriver un cavalier venant de Paris,
cavalier arme en guerre, et ayant toute la tournure d'un gentilhomme. Il
le reconnut a l'instant. C'etait le laquais a qui Fausta avait remis la
lettre destinee a Alexandre Farnese.
Le cavalier s'arreta comme s'etait arrete Pardaillan. Ayant mis pied a
terre a une centaine de pas du bouchon, il entra dans une maison ou il
resta pres d'une demi-heure. Puis il sortit, se remit en selle et reprit
le chemin de Paris.
"Bon, pensa le chevalier, voici la lettre entre les mains du messager.
Attendons le messager!"
Dix minutes apres le depart du cavalier, la porte charretiere de la
maison s'ouvrit, laissant le passage a un homme qui sortit tout a cheval
et prit au pas la route de Dommartin. Le chevalier sauta en selle et se
mit a le suivre de loin.
"Le messager qui va a Dunkerque, songea-t-il. Celui que Fausta appelle
le comte. Comte, bon! Mais comte de quoi?..."
Le ca
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