a reine mere demeura seule aupres de Henri III.
--Eh bien, ma mere? dit gaiement le roi, nous allons donc rentrer a
Paris?... Des que les conferences seront terminees, nous nous mettrons
en route.
--Oui, dit alors la vieille reine, voila ce qui vous tient le plus au
coeur! Rentrer dans Paris! Reprendre vos amusements favoris dans le
Louvre et ailleurs, preparer fetes sur fetes, au risque de voir se
dechainer encore les bourgeois las de payer vos folies! La belle avance
de rentrer au Louvre, si vous y rentrez diminue, fantome de roi,
n'ayant plus qu'une ombre de pouvoir!... Vous croyez donc a cette
reconciliation?
--Pourquoi n'y crois-je pas, si M. de Guise le jure sur le
Saint-Sacrement? dit Henri III avec une sincerite qui fit sourire
amerement Catherine.
--Prenez garde, mon fils!...
--Oh! madame, fit le roi, se meprenant au sens de cet avertissement,
Crillon aura certainement pris les precautions necessaires... et
justement le voici! ajouta-t-il pour couper court a l'entretien...
Catherine de Medicis poussa un soupir, jeta un profond regard sur son
fils et se retira lentement, tandis que Crillon faisait en effet son
entree dans le salon et annoncait au roi qu'on n'attendait plus que son
bon plaisir pour se mettre en route vers la cathedrale...
Le roi descendit aussitot dans la cour carree et sourit a la vue de ces
gentilshommes qui formaient une masse imposante, a la vue plus imposante
encore des gens d'armes que Crillon avait disposes. Il monta a cheval.
Tous l'imiterent aussitot.
Le roi sortit du chateau, precede d'une fanfare de trompettes, d'une
compagnie de mousquetaires, et encadre par un triple rang de ses
gentilshommes. Le duc de Guise venait immediatement derriere lui et
se trouvait ainsi separe de ses partisans. Toute cette formidable et
brillante cavalcade se dirigea vers la cathedrale dans une sorte de
recueillement inquiet. On n'osait parler. Chacun se demandait si cette
ceremonie ne cachait pas un guet-apens.
Le chapitre de la cathedrale, prevenu en toute hate, s'etait reuni, et,
revetu de ses ornements sacerdotaux, attendait Sa Majeste.
Le roi mit pied a terre devant l'eglise ou il entra aussitot, toujours
silencieux, et suivi par cette foule non moins silencieuse. Guise
marchait pres de lui, un peu en arriere.
En un instant, la cathedrale se trouva remplie. Le roi et Guise
marcherent jusqu'au maitre'autel. Le cure doyen de la cathedrale
s'agenouilla alors, entoure de ses vicair
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