ace que l'Indien le plus
fin puisse suivre et particulierement un Indien marchant a la guerre,
comme ceux qui vont passer ici.
--Comment? demanda Seguin.
--Je vous dirai comment, capitaine, si vous voulez me dire quel besoin
vous avez de traverser le chemin.
--Mais, c'est pour nous cacher dans les gorges du Pinon; voila tout.
--Et comment rester caches dans le Pinon sans eau?
--Il y a une source sur le cote, au pied de la montagne.
--C'est vrai comme l'Ecriture. Je sais tres-bien cela; mais les Indiens
viendront remplir leurs outres a cette source quand ils passeront pour se
rendre dans le sud. Et comment pretendez-vous aller aupres de cette source
avec toute cette cavalerie sans laisser de traces? Voila ce que l'Enfant
ne comprend pas bien clairement.
--Vous avez raison, Rube. Nous ne pouvons pas approcher de la source du
Pinon sans laisser nos traces, et il est evident que l'armee des Indiens
fera halte ici.
--Je ne vois rien de mieux a faire pour nous que de traverser la prairie.
Nous pourrons chasser des bisons, jusqu'a ce qu'il soient passes. Ainsi,
dans l'idee de l'Enfant, il suffit qu'une douzaine de nous se cachent dans
le Pinon, et surveille le passage de ces moricauds. Une douzaine peut
faire cela avec surete, mais pas un regiment tout entier de cavalerie.
--Et les autres: les laisserez-vous ici?
--Non, pas ici. Qu'ils s'en aillent au nord-est, et coupent, a l'ouest,
les hauteurs des Mesquites. Il y a la un ravin, a peu pres a vingt milles
de ce cote du sentier de guerre. La, ils trouveront de l'eau et de
l'herbe, et pourront rester caches jusqu'a ce qu'on aille les prevenir.
--Mais pourquoi ne pas rester ici aupres de ce ruisseau, ou il y a aussi
de l'eau et de l'herbe a foison.
--Parce que, capitaine, il pourrait bien arriver qu'un part d'Indiens prit
lui-meme cette direction. Et je crois que nous ferions bien de faire
disparaitre toutes les traces de notre passage avant de quitter cette
place.
La force des raisonnements de Rube frappa tout le monde, et principalement
Seguin qui resolut de suivre entierement ses avis. Les hommes qui devaient
se mettre en observation furent choisis, et le reste de la bande, avec
l'_atajo_, prit la direction du nord-est, apres que l'on eut enleve toute
les traces de notre sejour aupres du ruisseau. La grande troupe se dirigea
vers les monts Mesquites, a dix ou douze milles au nord-ouest du ruisseau.
La ils devaient rester caches pres d'un cours d'ea
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