u bien connu de la
plupart d'entre eux, et attendre jusqu'a ce qu'on vint les chercher pour
nous rejoindre. Le detachement d'observation, dont je faisais partie, se
dirigea a l'ouest a travers la prairie. Rube, Garey, El-Sol et sa soeur,
plus Sanchez, un ci-devant toreador et une demi-douzaine d'autres
composaient ce detachement, place sous la direction de Seguin lui-meme.
Avant de quitter l'Ojo de Vaca, nous avions deferre nos chevaux et rempli
les trous des clous avec de la terre, afin que leurs traces pussent etre
prises pour celles des mustangs sauvages. Cette precaution etait
necessaire, car notre vie pouvait dependre d'une seule empreinte de fer de
cheval. En approchant de l'endroit ou le sentier de guerre coupait la
prairie, nous nous ecartames a environ un demi-mille les uns des autres.
De cette facon, nous nous dirigeames vers le Pinon, pres duquel nous nous
reunimes de nouveau, puis nous suivimes le pied de la montagne en
inclinant vers le nord. Le soleil baissait quand nous atteignimes la
fontaine apres avoir couru toute la journee pour traverser la prairie. La
position de la source nous fut revelee par un bouquet de cotonniers et de
saules. Nous evitames de conduire nos chevaux pres de l'eau; mais ayant
gagne une gorge dans l'interieur de la montagne, nous nous y engageames et
primes notre cachette dans un massif de pins-noyers (_nut-pine_), ou nous
passames la nuit. Aux premieres lueurs du jour, nous fimes une
reconnaissance des lieux. Devant nous etait une arete peu elevee couverte
de rochers epars et de pins-noyers dissemines. Cette arete formait la
separation entre le defile et la plaine. De son sommet, couronne par un
massif de pins, nous decouvrions l'eau et le sentier, et notre vue
atteignait jusqu'aux Llanos qui s'etendaient au nord, au sud et a l'est.
C'etait justement l'espece d'observatoire dont nous avions besoin pour
l'occasion. Des cette matinee, il devint necessaire de descendre pour
faire de l'eau. Dans ce but, nous nous etions munis d'un double baquet
mule et d'outres supplementaires. Nous allames a la source, et remplimes
tous nos vases, ayant soin de ne laisser aucune trace de nos pas sur la
terre humide. Toute la journee nous fimes faction, mais pas un Indien ne
se montra. Les daims et les antilopes, une petite troupe de buffalos,
vinrent boire a une des branches du ruisseau, et retournerent ensuite aux
verts paturages. Il y avait de quoi tenter des chasseurs, car il nous
etait facile de
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