elques-uns
peuvent avoir oublie quelque chose et revenir sur leurs pas.
Cela n'etait pas impossible, et, bien qu'il nous en coutat, nous nous
resignames a rester quelque temps encore dans le defile. Nous descendimes
au fourre pour faire nos preparatifs de depart: seller nos chevaux et les
debarrasser des couvertures dont leurs tetes etaient emmaillotees. Pauvres
betes! Elles semblaient comprendre que nous allions les delivrer. Pendant
ce temps, notre sentinelle avait gagne le sommet de la colline pour
surveiller les deux troupes, et nous avertir aussitot que les Indiens
auraient disparu.
--Je voudrais bien savoir pourquoi les Navajoes vont par l'Ojo de Vaca,
dit notre chef d'un air inquiet; il est heureux que nos camarades ne
soient pas restes la.
--Ils doivent s'ennuyer de nous attendre ou ils sont, ajouta Garey, a
moins qu'ils n'aient trouve dans les mesquites plus de queues noires que
je ne me l'imagine..
--_Vaya!_ s'ecria Sanchez, ils peuvent rendre grace a la _Santissima_ de
ne pas etre restes avec nous. Je suis reduit a l'etat de squelette _Mira!
Carrai!_
Nos chevaux etaient selles et brides nos lassos accroches; la sentinelle
ne nous avait point encore avertis. Notre patience etait a bout.
--Allons! dit l'un de nous, avancons: ils sont assez loin maintenant. Ils
ne vont pas s'amuser a revenir en arriere tout le long de la route. Ce
qu'ils cherchent est devant eux, je suppose. Par le diable! le butin qui
les tente est assez beau!
Nous ne pumes y tenir plus longtemps. Nous helames la sentinelle. Elle
n'apercevait plus que les tetes dans le lointain.
--Cela suffit, dit Seguin, venez; emmenez les chevaux!
Les hommes s'empresserent d'obeir, et nous courumes vers le
fond de la ravine, avec nos betes. Un jeune homme, le _pueblo_ domestique
de Seguin, etait a quelques pas devant. Il avait hate d'arriver a la
source. Au moment ou il atteignit l'ouverture de la gorge, nous le vimes
se jeter a terre avec toutes les apparences de l'effroi, tirant son cheval
en arriere et s'ecriant:
--_Mi amo! mi amo! todavia son!_ (Monsieur! monsieur! Ils sont encore la!)
--Qui? demande Seguin, se portant rapidement en avant.
--Les Indiens! monsieur! les Indiens!
--Vous etes fou! Ou les voyez-vous?
--Dans le camp, monsieur. Regardez la-bas!
Je suivis Seguin vers les rochers qui masquaient l'entree du defile. Nous
regardames avec precaution par-dessus. Un singulier tableau s'offrit a nos
yeux. Le camp etait d
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