, continua Rube, n'a pas besoin de venir jusqu'a la source du
Pignion, ni a present ni apres. Elle peut traverser le sentier de la
guerre, plus haut, vers le Heely, et nous rejoindre de l'autre cote de la
montagne, ou il y a en masse du gibier, des buffalos et du betail de toute
espece. La vieille terre de la Mission en est pleine. Il faut absolument
que nous passions par la; il n'y a aucune chance de trouver des bisons par
ici, apres la chasse que les Indiens viennent de leur donner.
--Tout cela est juste, dit Seguin. i1 faut que nous fassions le tour de la
montagne avant de rencontrer des buffalos. Les chasseurs indiens les ont
fait disparaitre des Llanos. Ainsi donc, en route! mettons-nous tout de
suite a l'ouvrage. Nous avons encore deux heures avant le coucher du
soleil. Par quoi devons-nous commencer, Rube? Vous avez fourni l'ensemble
du plan; je me fie a vous pour les details.
--Eh bien, dans mon opinion, cap'n, la premiere chose que nous ayons a
faire, c'est d'envoyer un homme, au grandissime galop, a la place ou la
bande est cachee; il leur fera traverser le sentier.
--Ou pensez-vous qu'ils devront le traverser?
--A peu pres a vingt milles au nord d'ici, il y a une place seche et dure,
une bonne place pour ne pas laisser de traces. S'ils savent s'y prendre,
ils ne feront pas d'empreintes qu'on puisse voir. Je me chargerais d'y
faire passer un convoi de wagons de la compagnie Bent sans que le plus
madre des Indiens soit capable d'en reconnaitre la piste; je m'en
chargerais.
--Je vais envoyer immediatement un homme. Ici, Sanchez! vous avez un bon
cheval, et vous connaissez le terrain. Nos amis sont caches a vingt milles
d'ici, tout au plus; conduisez-les le long du bord et avec precaution,
comme on l'a dit. Vous nous trouverez au nord de la montagne. Vous pouvez
courir toute la nuit, et nous avoir rejoints demain de bonne heure. Allez!
Le torero, sans faire aucune reponse, detacha son cheval du piquet, sauta
en selle, et prit au galop la direction du nord-ouest.
--Heureusement, dit Seguin, le suivant de l'oeil pendant quelques
instants, ils ont pietine le sol tout autour; autrement, les empreintes de
notre derniere lutte en auraient raconte long sur notre compte.
--Il n'y a pas de danger de ce cote, repliqua Rube; mais quand nous aurons
quitte d'ici, cap'n, nous ne suivrons plus leur route. Ils decouvriraient
bientot notre piste. Il faut que nous prenions un chemin qui ne garde pas
de traces. Et Ru
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