du
desert en revenant.
Ces observations semblaient exprimer les sentiments de beaucoup de membres
de la troupe, qui les confirmerent par un murmure d'assentiment.
--Vous ne perdrez rien. Tous les prisonniers que vous pourrez faire seront
comptes sur le terrain, et chacun sera paye en raison du nombre qu'il en
aura fait. Quand nous serons revenus, je vous en tiendrai compte.
--Oh! alors, ca suffit, dirent plusieurs voix.
--Que cela soit donc bien entendu; on ne touchera ni aux femmes ni aux
enfants. Le butin que vous pourrez faire vous appartient d'apres vos lois;
mais le sang ne doit pas etre repandu. Nous en avons assez aux mains deja.
Vous engagez-vous a cela?
--_Yes, yes!_
--_Si!_
--Oui! oui!
--_Ya, ya!_
--Tous!
--_All._
--_Todos, todos_ crierent une multitude de voix, chacun repondant dans sa
langue.
--Que celui a qui cela ne convient pas parle?
Un profond silence suivit cet appel. Tous adheraient au desir de leur
chef.
--Je suis heureux de voir que vous etes unanimes. Je vais maintenant vous
exposer mon projet dans son ensemble. Il est juste que vous le
connaissiez.
--Oui, voyons ca, dit Kirker; faut savoir un peu ce qu'on va faire,
puisque ce n'est pas pour ramasser des scalps.
--Nous allons a la recherche de nos amis et de nos parents qui, depuis des
annees, sont captifs chez nos sauvages ennemis. Il y en a beaucoup parmi
nous qui ont perdu des parents, des femmes, des soeurs et des filles.
Un murmure d'assentiment, sorti principalement des rangs des Mexicains,
vint attester la verite de cette allegation.
--Moi-meme, continua Seguin, et sa voix tremblait en prononcant ces mots,
moi-meme, je suis de ce nombre. Bien des annees, de longues annees se sont
ecoulees, depuis que mon enfant, ma fille, m'a ete volee par les Navajoes.
J'ai acquis tout dernierement la certitude qu'elle est encore vivante, et
qu'elle est dans leur capitale, avec beaucoup d'autres captives blanches.
Nous allons donc les delivrer, les rendre a leurs amis, a leurs familles.
Un cri d'approbation sortit de la foule:
--Bravo! nous les delivrerons, vive le capitaine, _viva el gefe!_
Quand le silence fut retabli, Seguin continua:
--Vous connaissez le but, vous l'approuvez. Je vais maintenant vous faire
connaitre le plan que j'ai concu pour l'atteindre, et j'ecouterai vos
avis.
Ici le chef fit une pause; les hommes demeurerent silencieux et dans
l'attente.
--Il y a trois passages, reprit-il e
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