it, sans etre reconnu, diriger
la perquisition dans la chartreuse.
Tout s'accomplit selon le plan convenu.
Vers une heure, Roland rentra dans la caserne avec le capitaine,
monta a la chambre de ce dernier, s'y arrangea un lit de camp, et
y dormit en homme qui vient de passer deux jours et deux nuits, en
chaise de poste.
Le lendemain il prit patience en faisant, pour l'instruction du
marechal des logis, un plan de la chartreuse de Seillon a l'aide
duquel, meme sans l'aide de Roland, le digne officier eut pu
diriger l'expedition sans s'egarer d'un pas.
Comme le capitaine n'avait que dix-huit soldats sous ses ordres,
que ce n'etait point assez pour cerner completement la chartreuse,
ou plutot pour en garder les deux issues et la fouiller
entierement, qu'il eut fallu deux ou trois jours pour completer la
brigade disseminee dans les environs et attendre un chiffre
d'hommes necessaire, le capitaine, par ordre de Roland, alla dans
la journee mettre le colonel des dragons, dont le regiment etait
en garnison a Bourg, au courant de l'evenement, et lui demander
douze hommes qui, avec les dix-huit du capitaine, feraient un
total de trente.
Non seulement le colonel accorda ces douze hommes, mais encore,
apprenant que l'expedition devait etre dirigee par le chef de
brigade Roland de Montrevel, aide de camp du premier consul, il
declara qu'il voulait, lui aussi, etre de la partie, et qu'il
conduirait ses douze hommes.
Roland accepta son concours, et il fut convenu que le colonel --
nous employons indifferemment le titre de colonel ou celui de chef
de brigade qui designait le meme grade -- et il fut convenu,
disons-nous, que le colonel et douze dragons prendraient en
passant Roland, le capitaine et leurs dix-huit gendarmes, la
caserne de la gendarmerie se trouvant justement sur la route de la
chartreuse de Seillon.
Le depart etait fixe a onze heures.
A onze heures, heure militaire, c'est-a-dire a onze heures
precises, le colonel des dragons et ses douze hommes ralliaient
les gendarmes, et les deux troupes, reunies en une seule, se
mettaient en marche.
Roland, sous son costume de marechal des logis de gendarmerie,
s'etait fait reconnaitre de son collegue le colonel de dragons;
mais, pour les dragons et les gendarmes, il etait, comme la chose
avait ete convenue, un marechal des logis detache de la brigade de
Lons-le-Saulnier.
Seulement, comme ils eussent pu s'etonner qu'un marechal des logis
etranger aux locali
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