apeaux pris par l'armee francaise aux combats de
Dego et de Mondovi; pendant ce voyage, il fit la connaissance de
madame Bonaparte et de madame Tallien.
Chez madame Bonaparte, il retrouva mademoiselle Caroline
Bonaparte.
Nous disons retrouva, car ce n'etait point la premiere fois qu'il
rencontrait celle avec laquelle il devait partager la couronne de
Naples: il l'avait deja vue a Rome chez son frere Joseph, et la,
malgre la rivalite d'un jeune et beau prince romain, il avait ete
remarque par elle.
Les trois femmes se reunirent et obtinrent du Directoire le grade
de general de brigade pour Murat.
Murat retourna a l'armee d'Italie, plus amoureux que jamais de
mademoiselle Bonaparte, et, malgre son grade de general de
brigade, sollicita et obtint la faveur immense pour lui de rester
aide de camp du general en chef.
Par malheur arriva cette fatale sortie de Mantoue, a la suite de
laquelle il tomba dans la disgrace de Bonaparte.
Cette disgrace eut un instant tous les caracteres d'une veritable
inimitie.
Bonaparte le remercia de ses services comme aide de camp et le
placa dans la division de Neille, puis dans celle de Baraguey-
d'Hilliers.
Il en resulta que, quand Bonaparte revint a Paris apres le traite
de Tolentino, Murat ne fut pas du voyage.
Ce n'etait point l'affaire du _triumfeminat_ qui avait pris sous
sa protection le jeune general de brigade.
Les trois belles solliciteuses se mirent en campagne, et, comme il
etait question de l'expedition d'Egypte, elles obtinrent du
ministere de la guerre que Murat fit partie de l'expedition.
Il s'embarqua sur le meme batiment que Bonaparte, c'est-a-dire a
bord de _l'Orient, _mais pas une seule fois pendant la traversee
Bonaparte ne lui adressa la parole.
Debarque a Alexandrie, Murat ne put d'abord rompre la barriere de
glace qui le separait de son general, lequel, pour l'eloigner de
lui plutot encore que pour lui donner l'occasion de se signaler,
l'opposa a Mourad-Bey.
Mais, dans cette campagne, Murat fit de tels prodiges de valeur,
il effaca, par de telles temerites, le souvenir d'un moment de
mollesse, il chargea si intrepidement, si follement a Aboukir, que
Bonaparte n'eut pas le courage de lui garder plus longtemps
rancune.
En consequence, Murat etait revenu en France avec Bonaparte; Murat
avait puissamment coopere au 18 et surtout au 19 brumaire; Murat
etait donc rentre en pleine faveur, et, comme preuve de cette
faveur, avait recu le comman
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