ee de bois fut jetee sur le feu, un second verre apporte.
Jacques se rechauffa et but.
Puis, comme il fallait rentrer au chateau des Noires-Fontaines
avec le jour, pour qu'on ne s'apercut point de l'absence des deux
braconniers, Michel paya la bouteille de vin et la flambee, et
tous deux partirent.
Ni l'un ni l'autre n'avaient dit devant l'hote un mot de ce qui
les preoccupait; il ne fallait point que l'on soupconnat qu'ils
fussent en quete d'autre chose que du gibier.
Mais, une fois de l'autre cote du seuil, Michel se rapprocha
vivement de son fils.
Alors, Jacques lui raconta qu'il avait suivi les traces assez
avant dans la foret, mais qu'arrive a un carrefour, il avait vu
tout a coup se lever devant lui un homme arme d'un fusil; et que
cet homme lui avait demande ce qu'il venait faire a cette heure
dans le bois.
Jacques avait repondu qu'il cherchait un affut.
-- Alors, allez plus loin, avait repondu l'homme; car, vous le
voyez, cette place est prise.
Jacques avait reconnu la justesse de la reclamation et avait, en
effet, ete cent pas plus loin.
Mais, au moment ou il obliquait a gauche pour rentrer dans
l'enceinte dont il avait ete ecarte, un autre homme, arme comme le
premier, s'etait tout aussi inopinement leve devant lui, lui
adressant la meme question.
Jacques n'avait pas d'autre reponse a faire que la reponse deja
faite:
-- Je cherche un affut.
L'homme alors lui avait montre du doigt la lisiere de la foret,
et, d'un ton presque menacant, lui avait dit:
-- Si j'ai un conseil a vous donner, mon jeune ami, c'est d'aller
la-bas; je crois qu'il fait meilleur la-bas qu'ici.
Jacques avait suivi le conseil, ou du moins avait fait semblant de
le suivre; car, arrive a l'endroit indique, il s'etait glisse le
long du fosse, et, convaincu de l'impossibilite de retrouver, en
ce moment du moins, la piste de M. de Valensolle, il avait gagne
au large, avait rejoint la grande route a travers champs et etait
revenu vers le cabaret, ou il esperait retrouver son pere et ou il
l'avait retrouve en effet.
Ils etaient arrives tous deux au chateau des Noires-Fontaines, on
le sait deja, au moment ou les premiers rayons du jour penetraient
a travers les volets.
Tout ce que nous venons de dire fut raconte a Roland avec une
foule de details que nous omettons, et qui n'eurent pour resultat
que de convaincre le jeune officier que les deux hommes armes de
fusils qui s'etaient leves a l'approche de Jacques, n'et
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