i concorderait
avec celui du conducteur, et dans lequel il ne serait pas plus
question de Roland que dans l'autre.
Ces ordres donnes, le jeune homme demonta un chasseur, choisissant
dans toute l'escorte le cheval qui lui paraissait le plus solide;
puis il rechargea ses pistolets qu'il mit dans les fontes de sa
selle a la place des pistolets d'arcon du chasseur demonte.
Apres quoi, promettant au conducteur et aux soldats une prompte
vengeance, subordonnee cependant a la facon dont ils lui
garderaient le secret, il monta a cheval et disparut dans la meme
direction qu'il avait deja suivie.
Arrive au point ou les deux troupes s'etaient separees, il lui
fallut faire un choix entre les deux pistes.
Il choisit celle qui descendait la Saone et se dirigeait vers
Belleville. Il avait, pour faire ce choix, qui peut-etre
l'eloignait de deux ou trois lieues, une excellente raison.
D'abord, il etait plus pres de Belleville que de Macon.
Puis il avait fait un sejour de vingt-quatre heures a Macon, et
pouvait etre reconnu, tandis qu'il n'avait jamais stationne a
Belleville que le temps de changer de chevaux, lorsque par hasard
il y avait passe en poste.
Tous les evenements que nous venons de raconter avaient pris une
heure a peine; huit heures du soir sonnaient donc a l'horloge de
Thoissey lorsque Roland se lanca a la poursuite des fugitifs.
La route etait toute tracee; cinq ou six chevaux avaient laisse
leurs empreintes, sur la neige; un de ces chevaux marchait
l'amble.
Roland franchit les deux ou trois ruisseaux qui coupent la prairie
qu'il traversait pour arriver a Belleville.
A cent pas de Belleville, il s'arreta: la avait eu lieu une
nouvelle division: deux des six cavaliers avaient pris a droite,
c'est-a-dire s'etaient eloignes de la Saone, quatre avaient pris a
gauche, c'est-a-dire avaient continue leur chemin vers Belleville.
Aux premieres maisons de Belleville, une troisieme scission
s'etait operee: trois cavaliers avaient tourne la ville; un seul
avait suivi la rue.
Roland s'attacha a celui qui avait suivi la rue, bien certain de
retrouver la trace des autres.
Celui qui avait suivi la rue s'etait lui-meme arrete a une jolie
maison entre cour et jardin, portant le n deg. 67. Il avait sonne;
quelqu'un etait venu lui ouvrir. On voyait a travers la grille les
pas de la personne qui etait venue lui ouvrir, puis, a cote de ces
pas, une autre trace: celle du cheval, que l'on menait a l'ecurie.
Il et
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