FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105  
106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   >>   >|  
metaphore seulement que les philosophes ont pu dire que ces universaux subsistent. Au sens propre, ce serait dire qu'ils sont substances, et l'on veut exprimer seulement que les objets qui donnent lieu aux universaux, subsistent. Les doutes que ce langage figure a fait naitre sont la seule source des difficultes qui semblent arreter Porphyre[114]. [Note 113: Voy. ci-dessus, t. I, c. vii.] [Note 114: Abelard s'attache ainsi a interpreter les expressions de Porphyre, ou plutot pretees par Boece a Porphyre, en telle sorte qu'il denature parfois la question, et prouve qu'il connaissait tres-imparfaitement le caractere et la portee qu'elle avait dans l'antiquite entre Aristote et Platon. Ainsi il veut que ces mots: _sive in solis nudis intellectibus posita sint_, signifient: les universaux resultent-ils des seuls concepts independamment de la sensation, c'est-a-dire, designent-ils la chose sans quelque forme sensible? Il se prononce pour l'affirmative, et ceci est admissible. Mais il entend _sive corporlia sint aut incorporalia_, comme s'il y avait: sont-ils discrets ou non? et il admet qu'ils sont discrets ou corporels dans le gens figure. Voy. t. I, c. ii, p. 345.] Abelard reduit ces difficultes a de simples questions de mots. Ainsi pour lui le dissentiment entre Aristote et Platon venait seulement de ce que le premier pensait que les genres et les especes subsistent par appellation dans les choses sensibles, ou servent a les nommer en essence, _appellent in se_, et que cependant ils sont hors de ces choses, en ce sens qu'ils correspondent a des concepts, purs de toutes formes accidentelles sensibles, ou, comme en dirait aujourd'hui, a des idees abstraites qui ne donnent pas les objets sous une determination percevable; tandis que Platon voulait que les genres et les especes fussent non-seulement concus, mais subsistants hors des sensibles, parce que les formes accessibles aux sens ont beau manquer aux sujets, ceux-ci n'en peuvent pas moins, en tant que concus, etre soumis a de veritables jugements, et se soutiennent a titre de conceptions de genres et d'especes. "Ainsi," dit Abelard apres cette trop mediocre explication, "la difference n'est pas dans le sens, quoiqu'elle semble se montrer dans les termes." Voila comme il comprend le grand debat sur l'existence des idees, ouvert comme un abime entre l'Academie et le Lycee. Au reste, je ne sais si l'on trouverait aisement dans quelque philosophe du XVIIIe siecle une
PREV.   NEXT  
|<   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105  
106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   >>   >|  



Top keywords:

seulement

 

Abelard

 

Platon

 
universaux
 

genres

 
especes
 
Porphyre
 

subsistent

 

sensibles

 

Aristote


concepts
 

concus

 

quelque

 

choses

 

difficultes

 

figure

 
objets
 

donnent

 
discrets
 
formes

cependant

 

appellent

 

essence

 

accessibles

 
servent
 

nommer

 

manquer

 
toutes
 

aujourd

 

determination


percevable

 

sujets

 

abstraites

 

dirait

 

tandis

 

subsistants

 

fussent

 

voulait

 

accidentelles

 

correspondent


existence

 
ouvert
 

comprend

 
Academie
 

XVIIIe

 
trouverait
 

aisement

 
philosophe
 

termes

 

montrer