a Julien.
L'ANGLAIS.--Oh! _my goodness_! Comment! Alcide etait une
malhonnete, une voleure? Et le Fridrick aussi?
BONARD.--Combien vous les a-t-il vendues?
L'ANGLAIS.--Deux premiers, six: le grosse dernier, houit. Il disait
c'etait plus grosse.
BONARD.--Ce fripon vous a vole et moi aussi.
L'ANGLAIS, _inquiet_.--Et je mangeais plus vos grosses
_turkeys_?
BONARD.--Si fait: je vous en vendrai a quatre francs tant que j'en
aurai.
L'ANGLAIS, _riant et se frottant les mains_.--Oh! _very well_,
nous bonnes amis alorse. Oh! le fripone Alcide, la fripone Fridrick! Il
m'avait vendu deux premiers. Quand je le revois, je lui fais tous deux
une boxe terrible. _Good bye_, master Bonarde. _Good bye_, excellent
madme Bonarde. Je viendrai beaucoup souvent. Mes _papers_, s'il vous
plaisait.
MADAME BONARD.--Voila, Monsieur: ils sont bien secs, bien repasses, il
n'y parait pas: un peu jaunes seulement.
L'ANGLAIS.--Ca faisait riene du tout. _Good bye_."
M. Georgey fit un dernier salut et s'en alla.
Bonard regarda sa femme qui s'essuyait les yeux.
BONARD.--Tu pleures, femme? Et tu as raison; pour un rien je ferais
comme toi. Frederic, notre fils, un voleur!
MADAME BONARD.--C'est Alcide qui l'aura entraine, bien sur! A lui tout
seul, il n'aurait jamais commis une si mauvaise action!
BONARD.--Je l'espere. Et voila ce qu'il a gagne a ne pas m'obeir; je
lui avais defendu bien des fois de frequenter ce mauvais garnement
d'Alcide... Quand il sera de retour, je lui donnerai son compte.
MADAME BONARD.--Oh! Bonard, menage-le! Pense donc qu'il a ete entraine.
BONARD.--Un honnete garcon ne se laisse pas entrainer. Vois Julien; il
est bien plus jeune que Frederic, il n'a que douze ans, et il a resiste,
lui."
Pendant que le mari et la femme causaient tristement en attendant
Frederic, Julien avait rentre son troupeau et soignait les chevaux. Il
vit la tete de Frederic qui apparaissait derriere un tas de paille.
JULIEN, _riant_.--Tiens! qu'est-ce que tu fais la? Pourquoi t'es-tu
fourre la-dedans?
FREDERIC.--Chut! Prends garde qu'on ne t'entende. J'ai apercu l'Anglais
dans la salle. Est-il parti?
JULIEN.--Oui, il vient de s'en aller. Pourquoi as-tu peur de cet
Anglais? Il a l'air tout drole, mais il n'est pas mechant, malgre tout
ce qu'il dit. D'ou le connais-tu toi?
FREDERIC.--Je ne le connais pas beaucoup, seulement pour l'avoir
rencontre avec Alcide. Qu'est-ce qu'il a dit? Pourquoi est-il venu ici?
JUL
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