l'en detourner, M. Georgey etait descendu.
M. GEORGEY.--Oh! _dear_! Madme Bonarde! Moi etais fache fort; vous
rester devant mon porte et moi pas savoir. Oh! petite Juliene, c'est
tres fort ridicoule! Moi faire excuses, pardon. Entrez, Madame Bonarde,
s'il vous plait.
MADAME BONARD.--Je ne peux pas. Monsieur, il faut que je mene Julien
faire des emplettes et que nous soyons de retour a midi.
M. GEORGEY.--Et le petite nigaude Juliene disait pas a moi les
emplettes. Il disait rien. Je allais manger un piece. Caroline.
Caroline! vitement the, creme, _toast_. Beaucoup _toast_,
beaucoup tasses, beaucoup creme. Vitement, Caroline."
Caroline se depecha si bien, qu'un quart d'heure apres, le the et les
accompagnements du the etaient apportes dans la salle. M. Georgey
forca Mme Bonard et Julien a se mettre a table et a manger. Comme ils
n'avaient encore rien pris, ce petit repas improvise fut avale avec
plaisir. M. Georgey mangea une douzaine de _toasts_, c'est-a-dire
des tartines de pain et de beurre grillees; chacune d'elles etait grande
comme une assiette. Quatre de ces tartines eussent etouffe tout autre.
Mais M. Georgey avait un estomac vigoureusement constitue; il n'eclata
pas, il n'etouffa pas, et il se leva satisfait et pouvant sans
inconvenient attendre l'heure du diner. Un petit verre de malaga acheva
de le reconforter; et, prenant son chapeau, il sortit avec Mme Bonard
et Julien apres avoir pris la precaution de glisser dans sa poche une
poignee de pieces d'or.
La ville n'etait pas loin; le temps etait magnifique; ils arriverent au
bout d'une demi-heure de marche. Pendant qu'ils achetent, que M. Georgey
paye, qu'il fait d'autres emplettes pour son compte, chales, robes,
fichus, bonnets, pour Mme Bonard, vetements, chaussures, chapeau, etc.,
pour Julien, presents d'especes differentes pour d'autres qu'il voulait
recompenser des petits services qu'il en avait recus, Frederic et Alcide
se rencontraient a la ferme.
XII
VOL AUDACIEUX
"Eh bien, dit Alcide en arrivant, sont-ils tous partis?
FREDERIC.--Tous partis jusqu'a midi: il est dix heures, nous avons deux
heures devant nous.
ALCIDE.--C'est bon: on fait bien des choses en deux heures. Julien est a
la foire avec ta mere, m'as-tu dit hier: l'Anglais les rejoindra, bien
sur, ou plutot Julien l'aura peche quelque part.
FREDERIC.--Et toute notre partie est manquee. Julien va empecher
l'Anglais de nous amuser, de payer pour nous. Ce sera assomman
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