aire chez nous.
M. GEORGEY.--Quoi vous avoir a faire? Frederic il etait la.
MADAME BONARD.--Mais il ne fera pas du tout ce qu'il y a a faire dans la
ferme, Monsieur. Les vaches, les chevaux, les cochons a soigner. Et puis
les dindes qui n'ont pas ete au champ.
M. GEORGEY.--Alors nous tous partir a la fois, et moi aider pour les
_turkeys_ avec ma petite Juliene, et moi converser avec le petite
Juliene. Je commencais.
"Ecoute mon raison, petite Juliene. Tu avais battu Caroline pour les
_turkeys_, c'etait fort joli; tu avais dit _no, no_, pour son
_money_, c'etait plus excellent encore. Tu avais battu moi, fort,
tres fort, c'etait admirable, et je dis admirable!
"Alors j'avais dit dans mon cervelle: Petite Juliene etait une
honnete creature; quoi il faisait avec Mme Bonarde? Il gardait les
_turkeys_. Ce n'etait pas une instruction, garder _turkeys_ et
batter moi et Caroline. Je voulais faire bien a petite Juliene; je le
voulais. Quand je disais, je le voulais, je faisais. Ecoute encore.
"Je une grande multitude de _money_. Je donnais a petite Juliene
des habillements; je payais le master de lecture et de l'ecriture, et de
compteries, et de dessination, et je le prenais pour mon fabrication, et
pour mon dessinement, et je le prenais pour mon comptement, et pour mon
caissement; et je le faisais un grande instruction, et je lui avais un
grande fortune. Voila, petite Juliene. Tu voulais? Mme Bonarde voulait.
Moi, je voulais, tout le monde voulait."
Tout le monde se regardait, et personne ne savait que repondre. Refuser
de si grands avantages pour Julien etait une folie et un egoisme
impardonnable. Mais perdre Julien etait pour les Bonard un vrai et grand
chagrin. Ils se taisaient, ne sachant a quoi se resoudre.
Julien pensait, de son cote, qu'il ne trouverait jamais une si bonne
occasion d'assurer son avenir tout en debarrassant les Bonard de la
charge qu'ils s'etaient imposee en le recueillant dans son malheur;
le souvenir du reproche de Frederic le poursuivait et le rendait
malheureux.
"Que pourrai-je jamais faire pour ne plus etre a la charite de mes
excellents maitres? se disait-il. N'ont-ils pas Frederic pour les aider
a la ferme? Il est grand, fort, robuste. Et moi qui n'ai que douze ans,
qui suis petit, chetif, sans force, a quoi pourrai-je etre employe?"
Et il se decidait a accepter l'offre de M. Georgey lorsque se presentait
a son esprit le chagrin de quitter M. et Mme Bonard, l'apparence
d'ingra
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