terrain compris entre eux. Courtines et saillants sont en
briques crues entremelees de poutres couchees horizontalement dans la
maconnerie; la surface exterieure en est formee de deux parties, l'une a
peu pres verticale, l'autre inclinee de 160 degres environ sur la
premiere, ce qui rendait l'escalade sinon impossible, au moins fort
difficile. Interieurement tout l'espace compris dans l'enceinte avait
ete hausse presque jusqu'au niveau du chemin de ronde, en maniere de
terre-plein (Fig.33). Au dehors, l'avant-mur en pierres seches etait
separe du corps de la place par un fosse de 30 a 40 metres de large; il
epousait assez exactement le contour general et dominait la plaine de
2 ou 3 metres, selon les endroits; vers le nord, il etait coupe par le
chemin tournant qui descend en plaine. Ces dispositions, si habiles
qu'elles fussent, n'empecherent point la place de succomber; une large
breche pratiquee an sud, entre les deux saillants les plus rapproches du
fleuve, marque le point d'attaque choisi par l'ennemi.
[Illustration: Fig. 30]
[Illustration: Fig. 31]
[Illustration: Fig. 32]
[Illustration: Fig. 33--Coupe du terre-plein, sur A B du plan
precedent.]
Les grandes guerres entreprises en Asie sous la XVIIIe dynastie
revelerent aux Egyptiens des formes nouvelles de fortifications. Les
nomades de la Syrie meridionale avaient des fortins ou ils se
refugiaient sous la menace de l'invasion (Fig.34). Les villes
cananeennes et hittites, Ascalon, Dapour, Merom, etaient entourees de
murailles puissantes, le plus souvent en pierre et flanquees de tours
(Fig.35); celles d'entre elles qui s'elevaient en plaine, comme
Qodshou, etaient enveloppees d'un double fosse rempli d'eau (Fig.36).
Les Pharaons transporterent dans la vallee du Nil les types nouveaux,
dont ils avaient eprouve l'efficacite dans leurs campagnes. Des les
commencements de la XIXe dynastie, la frontiere orientale du Delta, la
plus faible de toutes, etait couverte d'une ligne de forts analogues aux
forts cananeens; non contents de prendre la chose, les Egyptiens avaient
pris le mot et donnaient a ces tours de garde le nom semitique de
_magadilou_. La brique ne parut plus des lors assez solide, au moins
pour les villes exposees aux incursions des peuplades asiatiques, et les
murs d'Heliopolis, ceux de Memphis meme, se revetirent de pierre. Rien
ne nous est reste jusqu'a present de ces forteresses nouvelles, et nous
en serions reduits a nous figurer, d'apres les pein
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