l'assise superieure ou inferieure. Ce qui n'etait d'abord qu'accident
devenait bientot negligence. Les macons, qui avaient hisse par
inadvertance un bloc trop gros, ne se souciaient pas de le redescendre,
et se tiraient d'affaire avec l'un des expedients dont je viens de
parler. L'architecte ne surveillait pas assez attentivement la taille et
la pose des pierres. Il souffrait que les assises n'eussent pas toutes
la meme hauteur, et que les joints verticaux de deux ou trois d'entre
elles fussent dans un meme prolongement. Le gros oeuvre acheve, on
ravalait la pierre, on reprenait les joints, on les noyait sous une
couche de ciment ou de stuc, colore a la teinte de l'ensemble, et qui
dissimulait les fautes du premier travail. Les murs ne se terminent
presque jamais en arete vive. Ils sont comme cernes d'un tore autour
duquel court un ruban sculpte, et couronnes soit de la gorge evasee que
surmonte une bande plate (Fig.50), soit, comme a Semneh, d'une corniche
carree, soit, comme a Medinet-Habou, d'une ligne de creneaux. Ainsi
encadres, on dirait autant de panneaux unis, leves chacun sur un seul
bloc, sans saillies et presque sans ouvertures. Les fenetres, toujours
tres rares, ne sont que de simples soupiraux, destines a eclairer des
escaliers comme au second pylone d'Harmhabi, a Karnak, ou a recevoir des
pieces de charpente decorative les jours de fete. Les portes ne
presentent que peu de relief sur le corps de l'edifice (Fig.51), sauf
le cas ou le linteau est surhausse de la gorge et de la plate-bande.
Seul, le pavillon de Medinet-Habou possede des fenetres reelles; mais il
etait construit sur le plan d'une forteresse et ne doit etre range qu'a
titre d'exception parmi les monuments religieux.
[Illustration: Fig. 49]
[Illustration: Fig. 50]
[Illustration: Fig. 51]
Le sol des cours et des salles etait revetu de dalles rectangulaires
assez regulierement ajustees, sauf dans l'intervalle des colonnes ou,
desesperant de raccorder a l'ensemble les lignes courbes de la base, les
architectes ont accumule des fragments de petite dimension sans ordre ni
methode (Fig.52). Au contraire de ce qu'ils pratiquaient pour les
maisons, ils n'ont presque jamais employe la voute dans les temples. On
ne la rencontre guere qu'a Deir-el-Bahari et dans les sept sanctuaires
paralleles d'Abydos, encore est-elle obtenue par encorbellement. La
courbe en est dessinee dans trois ou quatre assises horizontales,
placees en porte a faux l'une au-des
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