probablement sous
l'influence des idees grecques: les colonnes qui bordent la premiere
cour du temple d'Edfou s'enlevent d'aplomb sur leur socle. Le fut subit
toujours une diminution de la base au sommet. Il se termine par trois ou
cinq plates-bandes superposees. A Medamout, ou il est fascicule,
l'architecte a pense sans doute qu'une seule attache au sommet
paraitrait insuffisante a maintenir les douze colonnettes, et il a
indique deux autres anneaux de plates-bandes a intervalles reguliers. Le
chapiteau, evase en forme de cloche, est garni a la naissance d'une
rangee de feuilles, semblables a celles de la base, et sur lesquelles
s'implantent des tiges de lotus et de papyrus en fleurs et en boutons.
La hauteur et la saillie sur le nu de la colonne varient au gre de
l'architecte. A Louxor, les campanes ont 3m,50 de diametre a la gorge,
5m,50 a la partie superieure, et une hauteur de 3m,50; a Karnak, dans la
salle hypostyle, la hauteur est de 3m,75 et le plus grand diametre de
21 pieds. Un de cubique surmonte le tout. Il est assez peu eleve et
presque entierement masque par la courbure du chapiteau; rarement, comme
au petit temple de Denderah, il s'eleve et recoit sur chaque face une
figure du dieu Bisou (Fig.59).
[Illustration: Fig. 59]
La colonne a chapiteau campaniforme (Fig.60) se rencontre de preference
dans la travee centrale des salles hypostyles, a Karnak, au Ramesseum, a
Louxor; mais elle n'est pas restreinte a cet emploi, et on la voit dans
les portiques, a Medinet-Habou, a Edfou, a Philae. Le promenoir de
Thoutmos III, a Karnak, en renferme une variete des plus curieuses
(Fig.61): la campane est retournee, et la partie amincie du fut
s'enfonce dans le socle, tandis que la partie la plus large se soude a
l'evasement du chapiteau. Cet arrangement disgracieux n'eut pas de
succes; on n'en trouve aucune trace hors du promenoir. D'autres
innovations furent plus heureuses, celles surtout qui permirent aux
artistes de grouper autour de la campane des elements empruntes a la
flore du pays. C'est d'abord, a Soleb, a Sesebi, a Bubaste, a Memphis,
une bordure de palmes plantees droites sur les bandes plates et dont la
tete se courbe sous le poids de l'abaque (Fig.62). Plus tard, aux
approches de l'epoque ptolemaique, des regimes de dattes (Fig.63) et
des lotus entr'ouverts vinrent s'ajouter aux branches de palmier. Sous
les Ptolemees et sous les Cesars, le chapiteau finit par devenir une
veritable corbeille de fleurs e
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