ilier est surmonte d'une gorge qu'un mince abaque separe de
l'architrave (Fig.55). Abattant les quatre angles, on le transforme en
un prisme octogonal; puis, abattant les huit angles nouveaux, en un
prisme a seize pans. C'est le type de certains piliers des tombeaux
d'Assouan et de Beni-Hassan; du promenoir de Thoutmos III, a Karnak
(Fig.56), et des chapelles de Deir-el-Bahari. A cote de ces formes
regulierement deduites on en remarque dont la derivation est
irreguliere, a six pans, a douze, a quinze, a vingt, ou qui aboutissent
presque au cercle parfait. Les piliers du portique d'Osiris a Abydos
sont au terme de la serie; le corps en offre une section curviligne
a peine interrompue par une bande lisse aux deux extremites d'un meme
diametre. Le plus souvent les pans se creusent legerement en cannelures;
parfois, comme a Kalabsheh, les cannelures sont divisees en quatre
groupes de cinq par autant de bandes (Fig.57). Le pilier polygonal a
toujours un socle large et bas, arrondi en disque. A El-Kab, il porte
une tete d'Hathor appliquee a la face anterieure (Fig.58). Presque
partout ailleurs, il est surmonte d'un simple tailloir carre qui le
reunit a l'architrave. Ainsi constitue, il presente un air de famille
avec la colonne dorique, et l'on comprend que Jomard et Champollion ont
pu lui donner, dans l'enthousiasme de la decouverte, le nom peu justifie
de _dorique primitif_.
[Illustration: Fig. 54]
[Illustration: Fig. 55]
[Illustration: Fig. 56]
[Illustration: Fig. 57]
[Illustration: Fig. 58]
La colonne ne repose pas immediatement sur le sol. Elle est toujours
pourvue d'un socle analogue a celui du pilier polygonal, au profil
tantot droit, tantot legerement arrondi, nu ou sans autre ornement
qu'une ligne d'hieroglyphes. Les formes principales se ramenent a trois
types: 1 deg. la colonne a chapiteau en campane; 2 deg. la colonne a chapiteau
en bouton de lotus; 3 deg. la colonne hathorique.
1 deg. _Colonne a chapiteau campaniforme_.--D'ordinaire, le fut est lisse ou
simplement grave d'ecriture et de bas-reliefs. Quelquefois pourtant,
ainsi a Medamout, il est compose de six grandes et de six petites
colonnettes alternees. Aux temps pharaoniques, il s'arrondit, par le
bas, en bulbe decore de triangles curvilignes enchevetres, simulant de
larges feuilles; la courbe est alors calculee de telle sorte que le
diametre inferieur soit sensiblement egal au diametre superieur. A
l'epoque ptolemaique, le bulbe disparait souvent,
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