tures, l'aspect
qu'elles pouvaient avoir, si un caprice royal ne nous en avait laisse un
modele dans un des endroits ou on s'attendait le moins a le rencontrer,
dans la necropole de Thebes. Quand Ramses III etablit son temple
funeraire (Fig.37 et 38), il voulut l'envelopper d'une enceinte a
l'apparence militaire, en souvenir de ses victoires syriennes. Un
avant-mur en pierre, crenele, haut de 4 metres en moyenne, court le long
du flanc est; la porte est pratiquee an milieu, sous la protection d'un
gros bastion quadrangulaire. Elle etait large de 1 metre, et flanquee de
deux petits corps de garde oblongs, dont les terrasses s'elevent
d'environ 1m,50 au-dessus du rempart. Des qu'on l'a franchie, on se
trouve devant un veritable _Migdol_: deux corps de logis, embrassant une
cour qui va se retrecissant par ressauts, et reunis par un batiment a
deux etages, perce d'une porte longue. Les faces orientales des tours
sont assises sur un soubassement incline en talus, haut de 5 metres
environ. Il etait a deux fins: d'abord il augmentait la force de
resistance du mur a l'endroit ou on pouvait le saper, ensuite les
projectiles qu'on jetait d'en haut, ricochant avec force sur
l'inclinaison du plan, tenaient l'assaillant a distance. La hauteur
totale est de 22 metres, et la largeur de 25 metres sur le devant; les
portions situees sur le derriere, a droite et a gauche de la porte, ont
ete detruites des l'antiquite. Les details de l'ornementation sont
adaptes au caractere moitie religieux, moitie triomphal de l'edifice; il
n'est pas probable que les forteresses reelles fussent decorees de
consoles et de bas-reliefs analogues a ceux qu'on voit sur les cotes de
la place d'armes. Tel qu'il est, le _pavillon_ de Medinet-Habou est un
exemple unique des perfectionnements que les Pharaons conquerants
avaient apportes a l'architecture militaire.
[Illustration: Fig. 34]
[Illustration: Fig. 35--La ville de Dapour.]
[Illustration: Fig. 36]
[Illustration: Fig. 37--Plan du pavillon de Medinet-Habou.]
[Illustration: Fig. 38]
Passe le regne de Ramses III, les documents nous font presque
entierement defaut. Vers la fin du XIe siecle avant notre ere, les
grands pretres d'Ammon reparerent les murs de Thebes, de Gebelein et
d'El-Hibeh en face de Feshn. Le morcellement du pays sous les
successeurs de Sheshonq obligea les princes des nomes a augmenter le
nombre des places fortes; la campagne de Pionkhi, sur les bords du Nil,
est une suite de sieges h
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