importants a ete signale en 1885 par le docteur
Schweinfurth, a sept kilometres au sud-est des bains d'Helouan, au
debouche de l'Ouady Guerraoui (Fig.44).
[Illustration: Fig. 44]
Il servait a deux fins, d'abord a emmagasiner de l'eau pour les ouvriers
qui exploitaient les carrieres d'albatre cristallin d'ou sont sortis les
blocs les plus grands des pyramides de Gizeh, puis a retenir les
torrents qui se forment parfois dans le desert a la suite des pluies de
l'hiver et du printemps. Le ravin qu'il fermait a soixante-six metres de
large et douze ou quinze, metres de hauteur moyenne. Trois couches
successives d'une epaisseur totale de quarante-cinq metres avaient ete
jugees suffisantes: en aval, une masse d'argile et de debris tires des
berges (A), puis un amas de gros blocs calcaires, enfin un mur de pierre
de taille, dont les assises, disposees en retraite l'une sur l'autre,
simulaient une sorte d'escalier monumental (B). Trente-deux degres
subsistent encore, sur trente-cinq qu'il y avait primitivement, et un
quart environ du barrage s'est maintenu dans le voisinage de chacune des
berges; le torrent a balaye la partie du milieu (Fig.45). Une digue
analogue avait transforme le fond de l'Ouady Genneh en un petit lac ou
les mineurs du Sinai venaient s'approvisionner d'eau. La plupart des
localites d'ou l'Egypte tirait ses metaux et ses pierres de choix
etaient d'acces malaise et n'auraient ete d'aucun profit, si on n'avait
eu soin d'en faciliter les avenues et d'en rendre le sejour moins
insupportable par des travaux de ce genre. Pour aller chercher le
diorite et le granit gris de l'Ouady Hammamat, les Pharaons avaient
jalonne la route de citernes taillees dans le roc. Quelques maigres
sources, captees habilement et recueillies dans des reservoirs, avaient
permis d'etablir des villages entiers d'ouvriers aux carrieres et aux
mines d'or ou d'emeraude des bords de la mer Rouge; des centaines
d'engages volontaires, d'esclaves ou de criminels condamnes par les
tribunaux y vivaient miserablement, sous le baton d'une dizaine de chefs
de corvee, et sous la surveillance brutale d'une compagnie de soldats
mercenaires, libyens ou negres. La moindre revolution en Egypte, une
guerre malheureuse, un changement de regne trouble, compromettait
l'existence factice de ces etablissements: les ouvriers desertaient, les
Bedouins harcelaient la colonie, les garde-chiourme s'impatientaient et
rentraient dans la vallee du Nil, et l'exploitati
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