eureux. Rien, toutefois, ne nous autorise a
penser que l'art de la fortification ait fait alors des progres
sensibles: quand les Pharaons grecs se substituerent aux indigenes, ils
le trouverent probablement tel que l'avaient constitue les ingenieurs de
la XIXe et de la XXe dynastie.
3.--LES TRAVAUX D'UTILITE PUBLIQUE.
Un reseau permanent de routes est inutile dans un pays comme l'Egypte;
le Nil y est le chemin naturel du commerce, et des sentiers courant
entre les champs suffisent a la circulation des hommes, a la menee des
bestiaux, au transport des denrees de village a village. Des bacs
payants pour passer d'une rive a l'autre du fleuve, des gues partout ou
le peu de profondeur des eaux le permettait, des levees de terre jetees
a demeure en travers des canaux, completaient le systeme. Les ponts
etaient rares; on n'en connait jusqu'a present qu'un seul sur le
territoire egyptien, encore ne sait-on s'il etait long ou court, en
pierre ou en bois, supporte d'arches ou lance d'une volee. Il
franchissait, sous les murs memes de Zarou, le canal qui separait le
front oriental du Delta des regions desertes de l'Arabie Petree; une
enceinte fortifiee en couvrait le debouche du cote de l'Asie (Fig.39).
L'entretien des voies de communication, qui coute si cher aux peuples
modernes, entrait donc pour une tres petite part dans la depense des
Pharaons; trois grands services restaient seuls a leur charge, celui des
entrepots, celui des irrigations, celui des mines et carrieres.
[Illustration: Fig. 39]
Les impots etaient percus et les traitements des fonctionnaires payes en
nature. On distribuait chaque mois aux ouvriers du ble, de l'huile et du
vin, de quoi nourrir leur famille, et, du haut en has de l'echelle
hierarchique, chacun recevait en echange de son travail des bestiaux,
des etoffes, des objets manufactures, certaines quantites de cuivre ou
de metaux precieux. Les employes du fisc devaient donc avoir a leur
disposition de vastes magasins ou serrer les parties rentrees de
l'impot. Chaque categorie avait son quartier distinct, clos de murs et
fourni de gardiens vigilants, larges etables pour les betes, celliers ou
les amphores etaient empilees en couches regulieres ou pendues en ligne
le long des murs, avec la date de la recolte ecrite sur la panse
(Fig.40), greniers en forme de four, ou le grain etait verse par une
lucarne pratiquee dans le haut et sortait par une trappe menagee pres du
sol (Fig.41). A Toukou, la Pi
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