es dans une enceinte carree, qui
avait le meme centre que la premiere; c'etait comme un reduit, ou la
garnison pouvait resister, longtemps apres que le reste de la ville
etait aux mains des ennemis.
[Illustration: Fig. 29]
Le trace a angle droit, excellent en plaine, n'etait pas souvent
applicable en pays accidente; lorsque le point a fortifier etait sur une
colline, les ingenieurs egyptiens savaient adapter la ligne de defense
au relief du terrain. A Kom-Ombo (Fig.30), les murs suivent exactement
le contour de la butte isolee sur laquelle la ville etait perchee, et
presentaient a l'Orient un front herisse de saillies irregulieres, dont
le dessin rappelle grossierement celui de nos bastions. A Koummeh et a
Semneh, en Nubie, a l'endroit ou le Nil s'echappe des rochers de la
seconde cataracte, les dispositions sont plus ingenieuses et temoignent
d'une veritable habilete. Le roi Ousirtasen III avait fixe en cet
endroit la frontiere de l'Egypte; les forteresses qu'il y construisit
devaient barrer la voie d'eau aux flottes des Negres voisins. A Koummeh,
sur la rive droite, la position etait naturellement tres forte
(Fig.31). Sur une eminence bordee de rochers abrupts, on dessina un
carre irregulier de 60 metres environ de cote; deux contreforts allonges
dominent, l'un, an nord, les sentiers qui conduisent a la porte,
l'autre, au sud, le cours du fleuve. L'avant-mur s'eleve a 4 metres en
avant et suit fidelement le mur principal, sauf en deux points, aux
angles nord-ouest et sud-est, ou il presente deux saillies en forme de
bastion. Sur l'autre rive, a Semneh, la position etait moins bonne; le
cote oriental etait protege par une ceinture de rochers qui descend a
pic jusqu'au fleuve, mais les trois autres faces etaient a peu pres nues
(Fig.32). Un mur droit, haut de 15 metres environ, fut etabli le long
du Nil; an contraire, les murs tournes vers la plaine monterent
jusqu'a la hauteur de 25 metres et se herisserent de contreforts, longs
de 15 metres, epais de9 metres a la base et de 4 metres au sommet et
disposes a intervalles irreguliers selon les besoins de la defense. Ces
eperons, non garnis de parapets, tenaient lieu de tours: ils
augmentaient la force du trace, defendaient l'acces du chemin de ronde
et battaient en flanc les soldats qui auraient voulu tenter une attaque
de haute main contre l'enceinte continue. L'intervalle qui les separe
est calcule de maniere que les archers puissent balayer de leurs fleches
tout le
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