res sur les fronts nord et
sud. Les fondations portent directement sur le sable et ne descendent
nulle part plus has que 0m,30. Le mur (Fig.24) est en briques crues,
disposees par assises horizontales; il est legerement incline en
arriere, plein, sans archeres ni meurtrieres, decore a l'exterieur de
longues rainures prismatiques, semblables a celles qu'on voit sur les
steles de l'ancien Empire. Dans l'etat actuel, il domine la plaine de 11
metres; complet, il ne devait guere monter a plus de 12 metres, ce qui
suffisait amplement pour mettre la garnison a l'abri d'une escalade par
echelle portative a dos d'homme. L'epaisseur est d'environ 6 metres a la
base, d'environ 5 metres au sommet.
[Illustration: Fig. 23]
[Illustration: Fig. 24]
La crete est partout detruite, mais les representations figurees
(Fig.25) nous montrent qu'elle etait couronnee d'une corniche continue,
tres saillante, garnie exterieurement d'un parapet mince assez bas,
crenele a merlons arrondis, rarement quadrangulaires. Le chemin de
ronde, meme diminue de l'epaisseur du parapet, devait atteindre encore
4 metres ou 4m,50. Il courait sans interruption le long des quatre
fronts; on y montait par des escaliers etroits, pratiques dans la
maconnerie et detruits aujourd'hui. Point de fosse: pour defendre le
pied du mur contre la pioche des sapeurs, on a trace, a 3 metres en
avant, une chemise crenelee haute de 5 metres ou environ. Toutes ces
precautions etaient suffisantes contre la sape et l'escalade, mais les
portes restaient comme autant de breches beantes dans l'enceinte;
c'etait le point faible sur lequel l'attaque et la defense concentraient
leurs efforts. Le fort d'Abydos avait deux portes, dont la principale
etait situee dans un massif epais, a l'extremite orientale du front est
(Fig.26). Une coupure etroite A, barree par de solides battants de
bois, en marquait la place dans l'avant-mur. Par derriere, s'etendait
une petite place d'armes B, a demi creusee dans l'epaisseur du mur, au
fond de laquelle etait pratiquee une seconde porte C, aussi resserree
que la premiere. Quand l'assaillant l'avait forcee sous la pluie de
projectiles que les defenseurs, postes au haut des murailles, faisaient
pleuvoir sur lui de face et des deux cotes, il n'etait pas encore au
coeur de la place; il traversait une cour oblongue D, resserree entre
les murs exterieurs et entre deux contreforts qui s'en detachaient a
angle droit, et s'en allait briser a decouvert une dern
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