ea, elle s'arreta devant une porte, poussa un judas
invisible, et regarda par la petite fente. Une jeune fille, blottie dans
un large fauteuil, en une pose adorable de grace, paraissait sommeiller
doucement, la tete penchee sur son epaule.
Cette jeune fille, c'etait Giralda.
--Elle dort, murmura Fausta, je la verrai tout a l'heure.
Doucement, elle repoussa le judas, et poursuivit sa route. Parvenue au
bout du corridor, elle ouvrit la derniere porte qu'elle trouva a main
droite, et entra.
La piece dans laquelle elle venait de penetrer etait un rez-de-chaussee
sureleve comme un entresol. C'etait une espece de boudoir tres simple,
eclaire par une fenetre protegee par des volets de bois qui paraissaient
en assez mauvais etat.
Fausta frappa sur un timbre et donna un ordre au laquais, qui se
presenta aussitot.
Celui-ci enleva tous les sieges qui garnissaient la piece et repoussa du
cote oppose a la fenetre tous les meubles qui restaient, en sorte que,
lorsqu'il eut termine sa besogne, il ne resta plus, comme meubles,
qu'une petite table, un coffre, et un cabinet place dans une
encoignure. En fait de siege, il ne resta qu'un large divan, sur lequel
s'amoncelaient des coussins de soie. Le divan etait place juste en face
de la fenetre, en sorte qu'apres cet agencement bizarre une moitie de la
piece se trouva meublee et l'autre moitie completement degarnie.
Toutes choses etant ainsi disposees suivant son idee, Fausta sortit,
precedee du laquais portant un candelabre garni de cires allumees.
Le laquais, eclairant Fausta, parvint a une porte qu'il ouvrit, et
se trouva devant un escalier de pierre qui aboutissait aux caves. Le
laquais descendit, et, apres maints detours, s'arreta devant une porte
de fer, qu'il ouvrit. Il posa son flambeau sur le seuil et se tint a
l'ecart, tandis que Fausta penetrait dans un caveau, bas de plafond,
sans aucune ouverture apparente autre que la porte, assez long, mais
fort etroit, assez semblable comme forme a une baignoire de dimensions
anormales. Les parois et le sol de ce caveau etaient recouverts de
larges dalles de marbre blanc.
A la lueur tremblotante de son flambeau, Fausta inspecta ce lieu qui
n'avait rien de sinistre. Elle alla prendre une cire au flambeau, la
leva en l'air, et etudia le plafond. Puis, satisfaite sans doute de son
inspection, elle remit la cire en place, revint au milieu du caveau,
fouilla dans son sein et en sortit une boite minuscule, dans laquelle
elle
|