mais plus particulierement
l'estrade qui se trouvait precisement en face des trous.
Fausta, toujours impassible, paraissait ne rien remarquer de ce trouble
qui, maintenant, tournait a l'affolement. Elle rentra dans la grotte,
suivie de Centurion en proie a une terreur mysterieuse qui aneantissait
ses facultes au point qu'il ne s'apercut meme pas que Fausta, actionnant
un deuxieme ressort cache, avait ferme la porte par ou ils venaient de
penetrer.
--Par ces trous, dit Fausta tranquillement, non seulement on peut tout
voir, comme vous ayez pu vous en rendre compte, mais encore on entend
tout ce qui se dit ici. Par cette excavation, j'ai pu assister,
invisible, aux deux derniers conciliabules qui ont ete tenus dans cette
salle... Ai-je besoin d'ajouter que je sais tout?
Centurion s'ecroula a genoux et rala:
--Grace! Madame!
Fausta laissa tomber sur la loque humaine affalee a ses pieds un regard
empreint d'un souverain mepris, et, le repoussant rudement du bout du
pied:
--Debout! gronda-t-elle. Pensez-vous que je vous aie pris a mon service
pour vous livrer a l'Inquisition!
D'un bond. Centurion se releva. Apres avoir manque defaillir de peur, il
pensait maintenant s'evanouir de joie.
--Vous ne voulez donc pas me livrer balbutia-t-il.
--La terreur vous rend fou, mon maitre, dit-elle en levant les epaules.
Prenez garde! je ne garderais pas un lache a mon service.
Centurion poussa un rauque soupir de soulagement et, se redressant:
--Par le Christ vivant! je ne suis pas un lache, madame, et vous le
savez bien! Mais, misere! j'ai cru sincerement que vous alliez me
livrer.
Et, avec un frisson d'epouvante, il ajouta:
--J'appartiens a l'Inquisition et je sais trop quels supplices
effroyables sont reserves a ceux qui la trahissent. Ce qui m'attendait,
madame, est tellement au-dessus de ce que l'imagination peut concevoir
que je n'eusse pas hesite a me poignarder devant vous pour me soustraire
au sort affreux qui eut ete le mien.
--Soit, dit Fausta d'un ton adouci, je te pardonne d'avoir tremble
devant le supplice. Je te pardonne aussi d'avoir essaye de me cacher des
choses que j'avais interet a connaitre. Mais que ce soit la derniere
fois!
--J'entends, madame, dit humblement Centurion, et j'obeirai, je le jure.
Aussi bien je ne suis pas de force avec vous, je le confesse humblement.
--Bien! opina Fausta. A quelle heure, la reunion?
--Dans deux heures, madame.
--Nous avons le temps, dit Faus
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