tre cavaliers
d'escorte. La, on trouva deux geoliers prevenus par le sergent.
--Va me chercher ma prisonniere..., dit Fausta au sergent.
Quelques minutes plus tard, Violetta apparaissait entre deux soldats
qui la tenaient chacun par un bras. Elle frissonnait d'epouvante, mais
n'opposait aucune resistance.
-Marchez! dit alors Fausta a Bussi-Leclerc.
Toute la petite troupe se dirigea vers une porte basse, accompagnee des
deux porte-clefs. On descendit un escalier tournant qui s'enfoncait dans
le sol comme une vis qui eut dechire les entrailles de la terre.
Les geoliers s'arreterent devant une porte dont ils tirerent les
verrous. Fausta entra seule, apres avoir pris le flambeau des mains de
Bussi-Leclerc. Le cachot etait etroit. Ses voutes surbaissees semblaient
peser d'un poids enorme sur les epaules. Dans un angle, accroupie sur le
sol, une jeune fille aux traits amaigris, toute jeune, se leva lorsque
la porte s'ouvrit. Son front etait calme. Ses yeux brillaient d'un feu
surhumain. Cette jeune fille, c'etait Jeanne Fourcaud.
--Vient-on me chercher pour le supplice! dit-elle. Je suis prete.
--Jeanne Fourcaud, dit Fausta, vous ne serez pas suppliciee. Vous
vivrez. Vous serez libre.
--Le roi me fait donc grace de la vie? haleta la pauvre creature.
--De la vie et de la liberte. Vous etes libre. Venez!...
Jeanne allait s'elancer, soudain elle s'arreta, plus pale. Une pensee
terrible venait de lui traverser l'esprit.
--Et Madeleine! rala-t-elle, ma soeur!.. libre avec elle... oui!... sans
Madeleine... J'aime mieux mourir!...
--Votre soeur, Madeleine, est sauvee comme vous. Elle est deja dehors et
vous attend. Venez...
Jeanne Fourcaud s'abattit sur ses genoux, saisit les mains de Fausta et
les couvrit de baisers. Une violente reaction se faisait en elle.
La Fausta, d'un geste d'impatience, la releva, l'entraina presque
defaillante de bonheur. Dans le couloir, elle remit Jeanne Fourcaud aux
mains d'un geolier et dit:
--Conduisez-la jusqu'a la litiere...
Alors Fausta se tourna vers l'autre geolier et lui designant Violetta:
--Enfermez cette creature...
Violetta, devant la gueule ouverte du cachot, eut un recul instinctif,
et une sorte de gemissement rala sur ses levres. Mais la main du
geolier s'abattit sur elle et, l'instant d'apres, la porte se refermait
lourdement, les verrous etaient pousses... D'un geste, alors, Fausta
renvoya le geolier et les deux soldats qui remonterent l'escalier. Ell
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