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--Ma supplique est simple, madame. Je voulais vous prier de
m'accompagner jusqu'au vieux pavillon qui se trouve derriere les jardins
de ce couvent.
--Et si je refusais, bourreau?
--Si vous refusiez, madame, je serais force de vous tuer tout de suite.
Mon maitre, et je dis mon maitre parce que je lui appartiens en ce
moment, m'a ordonne de vous amener a lui dans ce pavillon. Je vous
amenerai, morte ou vive.
Claudine, devant cette scene imprevue, etait devenue livide d'epouvante.
Fausta gardait cette admirable expression de majeste sereine qui lui
etait habituelle.
--Et ton maitre, dit-elle, qui est-ce?...
--Mgr le cardinal Farnese...
--Fausta avait violemment tressailli.
--Je te suis! dit-elle.
Si Claude fut etonne par ce peu de resistance, il ne le temoigna ni par
un mot ni par un geste. Fausta, d'un signe, avait rassure Claudine.
Puis, se penchant vers Saizuma, elle la releva en murmurant a son
oreille avec une expression d'infinie pitie:
--Venez, pauvre femme, et vous ne souffrirez plus...
Maitre. Claude, sa dague nue a la main, ouvrit la porte. Fausta passa,
s'appuyant sur le bras de Saizuma, ou plutot l'entrainant. L'abbesse
voulut la suivre, mais Claude referma la porte a clef, en disant:
--Demeurez ici, madame. Sachez de plus que, si vous appeliez, l'unique
chance de salut qui reste a la princesse Fausta s'evanouirait.
Claudine demeura donc enfermee dans la chambre, a demi evanouie de
terreur. Quant a Fausta, elle marchait d'un pas tranquille. Claude
venait derriere elle. Lorsque Fausta fut arrivee au bas de l'escalier,
elle se tourna vers le bourreau.
--Conduisez-moi..., lui dit-elle.
--Allez droit au fond du jardin, repondit Claude. Et n'oubliez pas qu'au
premier cri, au premier geste, je vous egorge...
Fausta se mit en marche et atteignit le pavillon, elle entra. Claude
entra derriere elle et ferma la porte.
Farnese, plonge dans une meditation, n'entendit pas le bruit de la porte
qui grincait. Claude se dirigea vers lui. En cette seconde, Fausta
conduisit la bohemienne dans un angle obscur et lui dit impetueusement:
--Si tu veux te liberer de la douleur qui etreint ta vie depuis que tu
fus trahie par Jean de Kervilliers, demeure ici, en silence.
La recommandation etait inutile. La bohemienne avait vu le cardinal
Farnese, et un profond tressaillement avait secoue tout son etre.
"L'homme noir de la place de Greve", murmura-t-elle.
Fausta s'etait vivement diri
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