ercha, eperdu, un trou de, souris ou se fourrer, et parcourut
la chapelle dans l'obscurite, se heurtant aux bancs, aux sieges.
Soudain, il tomba tout de son long: au meme instant, une decharge
d'arquebuse eclata au loin. Il se cramponna a un anneau de fer que
ses mains rencontrerent, et il s'arc-bouta a cet anneau comme un noye
s'accroche au fetu de bois. Or, a force de s'arc-bouter et dans les
mouvements spasmodiques de sa frayeur. Croasse Constata tout a coup que
la dalle a laquelle etait scelle l'anneau se soulevait.
Une sorte de long boyau s'ouvrait devant lui. Il se precipita.
L'obscurite etait profonde, absolue. Ou aboutissait ce souterrain?
Croasse courut a perdre baleine. Soudain, son front heurta contre
quelque obstacle. Croasse eut la sensation d'avoir recu un coup de masse
d'armes. Il tomba et s'evanouit...
Pendant ce temps, Picouic avait continue sa course, et ce ne fut qu'en
arrivant au moulin qu'il s'apercut de la disparition de son compagnon.
"Le lache a fui! Ah! Croasse, tu nous deshonores!..."
Et, comme Picouic ne voulait pas etre deshonore, il raconta a Pardaillan
que Croasse s'etait embusque au pied du sentier pour tenter une
diversion.
Le chevalier prit aussitot ses dispositions et rassembla tout le monde
dans la grande salle: c'est-a-dire le meunier, trois garcons meuniers,
dix muletiers, ce qui, en comprenant le duc d'Angouleme et Picouic et
lui-meme, portait a dix-sept le nombre des defenseurs du moulin. Quant
aux deux ou trois femmes du moulin, elles s'etaient renfermees dans une
salle donnant sur les champs.
M. Peretti suivait de l'oeil toutes les evolutions du chevalier. Une
derniere hesitation se lisait sur son visage.
Pardaillan venait de faire sortir sa troupe. On entendait les pas des
hommes de Guise qui montaient le sentier. Bientot, on distingua leurs
ombres confuses.
"Ce jeune homme est-il un traitre? reflechissait M. Peretti. Ce
Pardaillan est-il un envoye de Guise?... Je vais le savoir dans un
instant... Ma destinee et celle du royaume de France sont dans les mains
de cet Inconnu... Si c'est un traitre, mes millions sont a Guise...
Guise est roi... et moi... prisonnier, peut-etre!..."
Pensif, il alla s'accouder contre les vitraux de la fenetre. Toutes les
lumieres avaient ete eteintes...
"Dans un instant. Je saurai! murmura M. Peretti. Voyons... si ce
Pardaillan me trahit, si Guise entre ici, que lui dirai-je... Je lui
dirai..."
Une violente detonation eclata s
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