caines
garantissent la surete au dehors; mais des assassins etablissent la
terreur au dedans; plusieurs deputes du Conseil des Cinq-cents, armes
de stilets et d'armes a feu, font circuler autour d'eux des menaces de
mort.
Les plans qui devaient etre developpes sont resserres, la majorite
desorganisee, les orateurs les plus intrepides deconcertes, et
l'inutilite de toute proposition sage, evidente.
Je porte mon indignation et ma douleur au Conseil des Anciens, je
lui demande d'assurer l'execution de ses genereux desseins; je lui
represente les maux de la patrie qui les lui ont fait concevoir: il
s'unit a moi par de nouveaux temoignages de sa constante volonte.
Je me presente au Conseil des Cinq-cents, seul, sans armes, la tete
decouverte, tel que les Anciens m'avaient recu et applaudi; je venais
rappeler a la majorite ses volontes, et l'assurer de son pouvoir.
Les stilets qui menacaient les deputes, sont aussitot leves sur leur
liberateur; vingt assassins se precipitent sur moi et cherchent ma
poitrine: les grenadiers du corps legislatif, que j'avais laisses a la
porte de la salle, accourent et se mettent entre les assassins et moi.
L'un de ces braves grenadiers (Thome) est frappe d'un coup de stylet,
dont ses habits sont perces. Ils m'enlevent.
Au meme moment les cris de _hors la loi_ se font entendre contre le
defenseur de _la loi_. C'etait le cri farouche des assassins, contre la
force destinee a les reprimer.
Ils se pressent autour du president, la menace a la bouche: les armes
a la main, ils lui ordonnent de prononcer le _hors la loi_: l'on
m'avertit; je donne ordre de l'arracher a leur fureur, et six grenadiers
du corps legislatif s'en emparent. Aussitot apres des grenadiers du
corps legislatif entrent au pas de charge dans la salle et la font
evacuer.
Les factieux intimides se dispersent et s'eloignent. La majorite
soustraite a leurs coups, rentre librement et paisiblement dans la salle
de ses seances, entend les propositions qui devaient lui etre faites
pour le salut public, delibere et prepare la resolution salutaire qui
doit devenir la loi nouvelle et provisoire de la republique.
Francais! vous reconnaissez sans doute a cette conduite le zele d'un
soldat de la liberte, d'un citoyen devoue a la republique. Les idees
conservatrices, tutelaires, liberales, sont rentrees dans leurs droits
par la dispersion des factieux qui opprimaient les Conseils, et qui,
pour etre devenus les plus odieux des hom
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