e.
L'art. XCI porte: que les colonies francaises seront reglees par des
lois speciales.
Cette Disposition derive de la nature des choses et de la difference des
climats.
Les habitans des colonies francaises situees eu Amerique, en Asie, en
Afrique, ne peuvent etre gouvernes par la meme loi.
La difference des habitudes, des moeurs, des interets, la diversite du
sol, des cultures, des productions, exigent des modifications diverses.
Un des premiers actes de la nouvelle legislation sera la redaction des
lois destinees a vous regir.
Loin qu'elles soient pour vous un sujet d'alarmes, vous y reconnaitrez
la sagesse et la profondeur des vues qui animent les legislateurs de la
France.
Les consuls de la republique, en vous annoncant le nouveau pacte social,
vous declarent que les principes sacres de la liberte et de l'egalite
des Noirs n'eprouveront jamais, parmi vous, d'atteintes ni de
modification.
S'il est, dans la colonie de Saint-Domingue, des hommes mal
intentionnes, s'il en est qui conservent des relations avec les
puissances ennemies, _braves Noirs, souvenez-vous que le peuple francais
seul reconnait votre liberte et l'egalite de vos droits._
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 5 nivose an 8 (26 decembre 1799).
REPUBLIQUE FRANCAISE.--SOUVERAINETE DU PEUPLE.--LIBERTE.--EGALITE.
_Bonaparte, premier consul de la republique, a S. M. le roi de la
Grande-Bretagne._
Appele par le voeu de la nation francaise a occuper la premiere
magistrature de la republique, je crois convenable, en entrant en
charge, d'en faire directement part a V. M.
La guerre qui, depuis huit ans, ravage les quatre parties du monde,
doit-elle etre eternelle? N'est-il donc aucun moyen de s'entendre?
Comment les deux nations les plus eclairees de l'Europe, puissantes
et fortes plus que ne l'exigent leur surete et leur independance,
peuvent-elles sacrifier a des idees de vaine grandeur le bien du
commerce, la prosperite interieure, le bonheur des familles? Comment
ne sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins comme la
premiere des gloires?
Ces sentimens ne peuvent pas etre etrangers au coeur de V. M. qui
gouverne une nation libre et dans le seul but de la rendre heureuse.
V. M. ne verra dans cette ouverture que mon desir sincere de contribuer
efficacement, pour la deuxieme fois, a la pacification generale, par
une demarche prompte, toute de confiance, et degagee de ces formes qui,
necessaires peut
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