e des citoyens veulent que de pareils
hommes perissent par le fer, et tombent sous le glaive de la force
nationale; une plus longue patience ferait le triomphe des ennemis de la
republique.
Des forces redoutables n'attendent que le signal pour disperser et
detruire ces brigands, que le signal soit donne.
Gardes nationales, joignez les efforts de vos bras a celui des troupes
de ligne. Si vous connaissez parmi vous des hommes partisans des
brigands, arretez-les; que nulle part ils ne trouvent d'asile contre le
soldat qui va les poursuivre; et s'il etait des traitres qui osassent
les recevoir et les defendre, qu'ils perissent avec eux!
Habitans de l'Ouest, de ce dernier effort depend la tranquillite de
votre pays, la securite de vos familles, la surete de vos proprietes;
d'un meme coup vous terrasserez et les scelerats qui vous depouillent,
et l'ennemi qui achete et paie leurs forfaits.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, le 25 nivose an 8 (15 janvier 1800).
_Au brave Leon Aune, sergent des grenadiers de la trente-deuxieme
demi-brigade[7]_.
J'ai recu votre lettre, mon brave camarade; vous n'aviez pas besoin de
me parler de vos actions: je les connais toutes.
Vous etes le plus brave grenadier de l'armee, depuis la mort de
Benezette. Vous avez eu un des cent sabres que j'ai distribues a
l'armee. Tous les soldats etaient d'accord que c'etait vous qui le
meritiez davantage.
Je desire beaucoup vous voir. Le ministre de la guerre vous envoie
l'ordre de venir a Paris.
BONAPARTE.
[Footnote 7: Cette piece est la reponse a une lettre que nous
rapporterons a cause de son originalite, et parce qu'elle fait connaitre
l'un des plus dignes enfant de nos armees victorieuses.
_Leon Aune, sergent des grenadiers de la trente-deuxieme demi-brigade,
au citoyen Bonaparte, premier consul._
Toulon, le 16 frimaire an 8
Citoyen consul,
Votre arrivee sur le territoire de la republique a console toutes les
ames pures, principalement la mienne, n'ayant plus d'espoir qu'en vous.
Je viens a vous comme a mon Dieu tutelaire, vous priant de donner une
place dans votre bon souvenir a Leon, que vous avez tant de fois comble
d'honneur au champ de bataille.
N'ayant pu m'embarquer pour l'Egypte, y cueillir de nouveaux lauriers
sous votre commandement, je me trouve au depot de votre demi-brigade
en qualite de sergent. Ayant appris par mes camarades que vous aviez
souvent parle de moi en Egypte, je vous prie de ne pa
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